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samedi 10 février 2024

vu à travers le tube • l’ombre et la lumière…

 

Seiji Ozawa
Seiji Ozawa, immense musicien, chef d’orchestre magique et humaniste, est mort. Robert Badinter, avocat politicien, père de la loi qui a supprimé la peine de mort, est mort lui aussi, un jour après. Dès l’annonce du décès de ce dernier, la terre s’est arrêtée de tourner et toutes les stations radios et chaines télés se sont ruées sur le passé de l’homme, sur ses mérites, sur son humanité, sur sa grandeur, sur tout un tas de trucs et machins démesurés que seul un héros est en capacité de réaliser. En un claquement de doigts, l’homme est devenu Siegfried, Superman, Goldorak, Inspecteur Gadget. Cependant, si l’on ne met plus à mort les criminels, on continue de priver les populations de l’essentiel, on persiste dans les guerres où meurent chaque jour des milliers d’innocents, on entretient l’ignorance pour mieux exploiter les démunis. Alors, je ne vois pas en quoi la suppression de la peine de mort est un sujet, sinon celui du désencombrement minimaliste des prisons. Et de l’autre côté, du côté de la lumière, un homme, un des rares dont on peut dire qu’il a été un homme, Seiji Ozawa -  l’humanité faite homme – chose rarissime, nous a quittés. Il était un des plus importants musiciens de notre monde, un des plus grands génies de la direction d’orchestre, un maître absolu, suivi par ses pairs et les jeunes générations, un homme apprécié pour son immense talent et sa générosité dans ses relations. Pas une station radio, pas une chaine télé – dont France 2 trop préoccupée par ses pitoyables Victoire de la Musique – n’ont évoqué son nom. Alors, voyez-vous, pour moi, la peine de mort n’est qu'une goutte d’eau dans un océan déchainé !