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dimanche 2 juillet 2023

le puits au fond du jardin • orange, le déclin…

 



 

Il y a longtemps, les Chorégies d’Orange rivalisaient avec les plus prestigieux festivals de la planète - Tristan, Böhm, Caballé, Nilson, Prêtre, etc… -. Puis sont arrivées les pitoyables années Alagna. Tout a commencé à s’effondrer. Et aujourd’hui, il ne reste rien. Un seul opéra programmé : le rebâché et re-rebâché « Si je t’aime prend garde à toi ! » débité par Carmen, une pute qui fume comme un pompier. Il y avait bien aussi la prestation de la pianiste à la mèche rebelle et aux gros seins, mais excellente, Khatia Buniatishvili. Elle vient de renoncer, souffrante, nous dit-on. Non, m’informe mon ami Passe-Partout, la raison est toute autre. Elle vient d’avoir un bébé et elle ne veut pas le lâcher. Elle restera plusieurs mois sans paraître sur scène. Voilà. Orange, c’est fini. Sa destinée va de pair avec la fin de notre civilisation.     

mercredi 15 décembre 2021

le puits au fond du jardin • le carnaval des animaux massacré…

 



 

Les dimanches, Arte propose un concert - classique je précise, genre en voie de disparition - en fin d’après-midi et le plus souvent dans le style « pédagogique » ce qui ajoute à l’ennui pour les 99,99% de la population qui n’ont jamais entendu une note de musique, même s’ils ont eu un prof en la matière au collège et même s’ils ont fait quelques années de conservatoire ou école de musique. Ce dimanche, c’était le pompon, le jamais vu, l’explosion du ridicule. Nous avons eu droit à un « Carnaval des animaux », œuvre sublime de Camille Saint-Saëns, massacré par des interprètes de renom - Argerich, Maisky, Pappano… - qui n’ont vraiment rien compris ou… ou qui ont manifesté leur désaccord avec le grand chef d’orchestre Antonio Pappano qui dirigeait l’œuvre du second piano tout en le massacrant sous l’œil effaré de l’immense Martha Argerich. Je n’ai entendu qu’un long moment de duretés, de coups de poing, d’effet douteux, de fautes de style, de trahisons de l’œuvre. Seule - peut-être - Maisky et Argerich ont réussi à sauver du naufrage la partition avec l’interprétation plus que convenable du « Cygne ». Les interventions de la clarinette et de la flute étaient intéressantes alors la malheureuse contrebasse a poussé et tiré son archet sans que l’on entende un seul son. Il faut dire que Pappano martelait son piano jusqu’à en lézarder les murs de la salle de concert.  Visuellement, alors que le visage de Pappano était un rictus permanent - le maître doit avoir une maladie nerveuse -, les autres visages, fermés, tristes voir hargneux - Argerich semblait être allongée dans son tombeau -, reflétaient un raz-le bol, une fatigue, un épuisement et sans doute la honte d’être obligé de se soumettre à un pianiste de foire hors du coup, à mille lieux de la musique française, fermé à tous ressentis. Et, cerise sur le gâteau, ce même Pappano a parlé, parlé, parlé, entre chaque mouvement pour expliquer comment les poissons de la volière aboyaient. Et comme si cela ne suffisait pas, voilà qu’on a flanqué un cartoon avec un animal animé et bruyant entre chaque mouvement, qui couvrait l’image et le son des premières mesures de chacun d’entre eux. Pitié Arte ! Un concert n’a besoin d’aucune explication. Le public est là pour écouter tranquillement, en fumant la pipe s’il le souhaite, mais pas pour entendre des âneries non écrites dans la partition. Et puis, pour ce Carnaval, il y avait la version Rattle avec les sœurs Labèque. J’ai le DVD. C’est tout de même autre chose !   

dimanche 4 juillet 2021

vu à travers le tube • piqure et repiqure…

Pour évoquer la vaccination, la télé et les médias ne trouvent rien de mieux que de poster la photo d’une épaule nue et d’une seringue munie d’une aiguille faisant trois fois son support en longueur et des gens niais et souriants comme si on leur injectait un produit hilarant. C’est laid et insultant. Le manque d’imagination des concepteurs de publicités mensongères - toutes les publicités sont mensongères - est confondant. Et ce sont ces gens qui gouvernent le monde parce que c’est par ces gens que le monde se laisse gouverner. La vaccination, c’est comme le virus, c’est comme le climat, c’est comme la playlist de France Inter, c’est comme le congé parental - super hilarant -, c’est comme le comportement de l’homme. Ce n’est que la chute vertigineuse de la pensée et du discernement dans le trou noir de mon puits au fond de mon jardin. Ça s’accumule ! Ça s’accumule ! Ça s’accumule ! Quand ça va être bourré, ça va éclater ! Et je ne vous raconte pas la suite…

 

Les écoles de musique sont dans une impasse. Elles coûtent une fortune aux municipalités et ne rapporte aucune voix aux élections. Avant on y apprenait la musique. Aujourd’hui, on se contente de faire ânonner la playlist de France Inter. Exit la gamme de mi bémol majeur en lié puis détacher, en binaire puis ternaire, en rythme simple puis brisé. Exit l’arpège de sol# mineur en lié puis détacher, en binaire puis ternaire, en rythme simple puis brisé. Exit le Prélude et Fugue en la bémol majeur de Jean Sébastien Bach, la Sonate no 4 en la mineur, D.537 de Franz Schubert, la Sonatine pour flûte et piano de Pierre Boulez. Exit les innombrables œuvres qui ont fait la richesse de la musique et qui ont donné à l’homme ses lettres de noblesse. Dans quelle école de musique évoque-t-on les cinq révolutions de notre monde : Orfeo de Claudio Monteverdi, Don Giovanni de Wolfgand Amadeus Mozart, Pelléas et Mélisande de Claude Debussy, Tristan et Isolde de Richard Wagner et Wozzek d’Alban Berg. Ici, se cachent les richesses universelles de notre monde. Ici, se trouve la solution à nos problèmes. Ici, l’homme devient homme et quitte définitivement son habit de zombie. Et, puis, qui peut me dire où, dans quelle école, avec quel maître, le professeur - censé enseigner - a appris ? Et quelles sont ses notions envers la pédagogie, envers la psychologie, envers la psychanalyse, envers la relation enfant-adulte, notions qui devraient primer obligatoirement sur ses connaissances des techniques musicales indispensables ? Je m’étais juré de na plus jamais abordé ce sujet qui entraîne des polémiques interminables. Mais, d’après ce que je glane ici ou là, ma révolte intérieure devient insupportable. Alors, j’ai redit. Sans doute pour la dernière fois.


vendredi 11 juin 2021

le puits au fond du jardin • impertinence et pédagogie…



 

L’apprentissage d’un instrument, qu’il soit à cordes frottées ou pincées, à vent ou à clavier, c’est d’abord apprendre à maîtriser ses difficultés techniques pour acquérir une totale autonomie afin d’aborder en toute indépendance les œuvres de toutes les époques, de la renaissance au contemporain, et de partager ce plaisir souvent inconnu avec ceux qui en ont la capacité, en formation réduite ou en grand orchestre divers ou symphonique.

 

Les méthodes individuelles ancestrales toujours en vigueur aujourd’hui n’ont jamais donné les résultats escomptés, saufs pour les enfants doués, passionnés, travailleurs, courageux, musiciens innés et considérés par leur professeur. Pour les autres, très souvent majoritaires, ils n’auront acquit que de l’à peu près ou presque, qui les conduira très souvent à l’abandon ou a avoir l’impression de savoir jouer (ce que personne n’osera démentir) au sein de formations amateurs qui se contentent de peu. Ils auront passé ainsi à côté du plaisir de bien jouer et d’acquérir une culture musicale ouverte sur les grandes œuvres du patrimoine et sur le répertoire musical de qualité.

 

Et pourtant, il existe un moyen attrayant, passionnant, rapide et souvent spectaculaire : la pédagogie de groupe qui est une pédagogie à part entière et qui doit être mûrie et réfléchie avant sa mise en œuvre. Ce n’est pas une pédagogie de facilité. Elle ne consiste pas à entasser quelques élèves dans une salle de cours pour les obliger à écouter une leçon particulière lassante et décourageante, mais à réunir 3 élèves (ni 2, ni 4) et leur donner tour à tour, la possibilité de prendre les commandes du cours en parfaite harmonie avec leur professeur et partager, participer durant une heure et demie, à l’élaboration d’une progression active et pensée. Ici, le professeur ne sera que le maître du jeu, guidant et dirigeant dans la direction choisie, la plus opportune pour le groupe, mettant en valeur les techniques et les idées de musicalité dans un échange culturel fort et de première nécessité et ceci en essayant d’acquérir dans les délais les plus courts, le maximum de connaissances pour s’exprimer en toute liberté. En effet, l’idée reçue, selon laquelle, il faudrait dix ans, ou plus, pour maîtriser son instrument est totalement stupide. Avec une bonne méthode appropriée, trois ou quatre années devraient suffire pour jouer correctement une partition de moyenne difficulté. Nous sommes loin du compte…

 

Pour mettre en application cette méthode, il y a deux possibilités : réunir 3 élèves de même niveau, ou réunir 3 élèves de niveaux totalement différents, en faisant cohabiter un débutant, un intermédiaire (fin 1er cycle)) et un grand (3ème cycle). Ne voulant pas affoler et pousser au suicide les sceptiques (les professeurs sont souvent fragiles), je vais commencer par la première possibilité.

 

Avec 3 élèves de même niveau, le professeur se doit d’imposer un programme commun méthodique : progression précise sur la méthode papier (les bonnes vieilles méthodes son excellentes et pas du tout démodées), progression construite avec intelligence à travers les œuvres du répertoire spécifique à l’instrument et progression écrite par le professeur lui-même en fonction du niveau des élèves et du groupe. Les effets bénéfiques et spectaculaires seront l’écoute et l’imitation pour la justesse, la recherche de la qualité du son, l’attaque de la note, et la musicalité. Travailler les gammes, les intervalles, les arpèges dans tous les tons en jouant les notes en alternance, en se les échangeant, d’abord à 1 voix, puis 2, puis 3, est un exercice profitable à plus d’un titre et surtout, jamais fastidieux. Aborder les morceaux du répertoire, en extrayant les difficultés, en donner les explications nécessaires en les accompagnant d’un échange verbal permanent sur le justificatif et le pourquoi de l’interprétation, est un enrichissement spectaculaire de l’élève qui transgressera sa technique en une interprétation musicale de qualité, ceci très souvent à son insu.

 

Un cours d’une heure et demie hebdomadaire dans ces conditions ne peut-être que passionnant et attractif, mais évidemment fatiguant pour les protagonistes, d’autant plus que le professeur n’aura plus le loisir (c’est-à-dire le temps) de répondre à son portable, d’arpenter les couloirs pour discourir et de sortir respirer l’air du dehors pour fumer sa dernière cigarette. C’est pourquoi, il devra s’astreindre à ne pas dépasser deux cours par jour, s’il veut tenir jusqu’à la fin de l’année, et obtenir les résultats escomptés.

 

Pour la seconde manière, plus ambiguë, plus complexe, le professeur devra y apporter une attention toute particulière. Avec son trio, de niveaux différents, dont chaque élève ne pratique pas encore le même langage, il devra faire preuve d’une imagination fertile et jouer le jeu des échanges permanents entre ces niveaux supposés incompatibles. Et pourtant… Le plus grand conseillera le petit qui écoutera et « imitera » ses deux aînés, l’intermédiaire donnera son point de vue sur ses deux camarades, montrera ses capacités par rapport à leur travail, et le plus petit, bénéficiant des conseils des plus grands, s’épanouira davantage. Le professeur guidera tout ce monde sur le chemin qu’il aura choisi auparavant, et échangera véritablement sur tous les problèmes liés à l’instrument, puisque trois possibilités de niveau lui sont offertes en permanence. Il devra bien sûr tout contrôler pour éviter les dérives qui ne manqueront pas de se produire. Cet énorme travail portera ses fruits grâce à l’échange permanent qui sera la base de son enseignement.

 

Rien de tout cela n’est utopique. Cela a déjà été expérimenté et mérite qu’on y réfléchisse, ces indications n’étant qu’un plan de base pouvant être modifié au gré du professeur. L’essentiel est de comprendre que le cours individuel n’est qu’une facilité qui apporte peu à l’élève, le fait peu progresser et qui entraîne le professeur dans des habitudes de confort imaginaire, qui, au bout de quatre ou cinq années, le met dans une situation d’ennui profond, parce que, installé dans un travail de répétition permanent, dont il ne peut que se lasser. Attention à la dépression !...

 

Hervé Gallien, 21 septembre 2008


vendredi 15 janvier 2021

vu à travers le tube • le ténorino a encore défailli…

Alagna - Robertino pour les intimes - a encore montré sa terrible et continuelle incompétence chez Lemoine, en direct sur France 5. Il s‘est arrêté à la deuxième phrase de sa chansonnette. « Je ne peux pas le faire ! » a-t-il dit pour justifier sa défaite. Quand on prétend être le meilleur ténor du monde - ce ne sont surtout que les journalistes spécialisés et les fans fanatiques et cramoisis qui le prétendent - et qu’on se permet d’aborder le rôle de Lohengrin sans en avoir la vaillance et la voix - il va sans doute s’emparer de Siegfried puis de Tristan au mépris du génie de Wagner - et qu’on n’est pas capable d’aligner deux notes de suite d’une comptine, on prend sa retraite, ce qu’aurait dû faire le ténorino bien avant d’aborder sa carrière. Je me demande toujours pourquoi se trouvent souvent dans la lumière ceux qui ne devraient jamais sortir de l’obscurité.

 

La rentrée journalière en prison est désormais fixée à 18h. C’est un peu tôt pour retrouver les rats qui rongent les doigts de pieds. Et parmi les grands oubliés, toujours et encore les écoles de musique qui depuis des mois ne peuvent plus travailler. Je me sens concerné puisque j’ai été durant 35 ans à la tête de l’une d’entre-elles. Ma réflexion et mon expérience me disent que les choses ne font que s’accélérer et que de toutes les manières, un jour ou l’autre, elles fermeront définitivement. Dépendre d’un maire n’est pas vivable. Une école de musique coûte une fortune à une municipalité… et pas un électeur. Dans ces écoles on continue la pratique du cours individuel ce qui n’est pas logique dans un établissement municipal. À ma connaissance et encore aujourd’hui, aucun directeur - convaincu comme je l’ai été et comme je le suis encore - n’a opté pour la pédagogie de groupe - 3 élèves actifs et participatifs ensembles - chère à Claude-Henri Joubert avec lequel j’ai heureusement collaboré. La fermeture définitive des écoles de musique aura pour coupable les politiques avant tout mais aussi sans doute les enseignants qui ne sont pas formés et qui ignorent les indispensables de la pédagogie, de la psychologie et de la psychanalyse. Enseigner est un métier. Un métier s’apprend et je ne sais toujours pas où les professeurs ont appris leur métier. Et puis, les écoles de musique devraient quitter les municipalités pour intégrer l’Éducation nationale, ce qui changerait tout. Ce n’est qu’une proposition que j’ai formulée pendant des années et qui n’a jamais recueilli le moindre écho.

samedi 14 novembre 2020

vu à travers le tube • les cerveaux inachevés…

Des milliers de cerveaux non finis affirment que l’avenir du concert est sur internet. Pour leur merde, sans aucun doute et c’est tant mieux. Ils laisseront ainsi la place libre aux salles de concerts pour les fondamentales de la musique que sont Bach, Mozart, Beethoven, Schubert, Debussy, Verdi, Wagner, Richard Strauss, Berg, Webern, Ligeti, Boulez et quelques autres. Et ils libéreront du même coup de nombreuses salles pour faire entrer l’opéra là où jamais il n’est allé. Et ces gros cons ne voient même pas qu’ils participent à la désocialisation du pays voulue par le Roi de France pour imposer sa dictature. Alors que le monde chute dans le plus gros des trous noirs, il sera bientôt trop tard pour enclencher cette révolution dure et impitoyable qui, elle seule, pourrait peut-être sauver ce monde taré depuis sa naissance.

 

Le Sénat a voté les 28 jours de congés de maternité pour les hommes qui viennent d’être père. La société qui prétend toujours aller de l’avant, viens de faire un grand pas en arrière. A force de ne plus distribuer les rôles, les sexes se confondent, les idées se diluent, les combats sans raison se multiplient, la haine devient la loi dominante. 28 jours de confinement avec femme et enfant dans des conditions pas vraiment joyeuses, vont obligatoirement déclencher la guerre qui ne se terminera pas sans dommages irréparables. Les papas gâteaux/gâteux participent au monde sans relief d’aujourd’hui, un monde sans caractère, sans idée révolutionnaire, un monde coulé dans un moule, le même pour tous, qu’il suffit de mettre au four pour le cramer et l’envoyer à la poubelle.