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lundi 9 novembre 2020

le puits au fond du jardin • il a passé sa vie dans la peau de l’autre…

 



 

Hier, à 20h30, Luchini était l’invité de Delahousse. La vieillesse ne lui réussit pas. Sa verve et son exubérance donnent des signes de sénilité. Sa pensée est fracturée, son discours est une succession de parenthèses, sont attitude est agitée. Son regard passe du sombre hagard au bleu tranquille des bébés anémiques. Il a répété qu’il était en « analyse/culpabilité » depuis quarante ans, avec un soupir de désespoir. Il est de plus en plus incapable de s’exprimer sans la citation d’un auteur dont il est difficile d’en comprendre le sens et le rapport avec le sujet abordé. Luchini-homme aura passé sa vie dans la peau de Luchini-acteur/comédien. Il semble qu’il lui soit impossible de retrouver son vrai et qu’il soit condamner à finir ses jours dans son faux, dans son jeu d’être l’autre. Luchini sombre et ne sait pas nager. Cet homme de talent qu’on peut ne pas aimer - et je le comprends - devrait sans doute changer de psy et trouver celui qui l’aidera à sortir de cette peau théâtrale, cinématographique, illusoire donc, peau qui l’étouffe, le ronge et le détruit. Et fin de cette brillante carrière, personne n’a jamais vu le vrai visage de l’artiste, la moitié de son être, la visible, la traitresse bouffant chaque jour l’autre partie, celle qui n’a pas vu le jour depuis des décennies, et quand la rongeuse aura achevé son travail, un demi-Luchini sera enterré au Père-Lachaise ou incinéré près d’Orléans où il dit vivre - il me semble - actuellement. Ne pas être soi est le pire des handicaps. Et dire que 99,99% de la population est l’autre. Quel inconfort permanent !