« Les gens pourront toujours dire que je ne sais pas chanter, mais personne ne pourra jamais dire que je n'ai pas chanté. » Ainsi Florence Foster Jenkins apostrophait-elle Florence Foster Jenkins, celle qui était de l’autre côté du miroir, confondue avec celle qui était de l’autre côté de ce même miroir. Florence Foster Jenkins a bien existé et on a peine à le croire, sa réalité étant plus évidente dans l’image contenue dans la pellicule que dans ce que beaucoup appellent « réalité ». Un mois et un jour après son « triomphe » au Carnegie Hall - à 76 ans - elle meurt en gardant la certitude qu’elle a toujours été une des plus grandes cantatrices de l’histoire de l’opéra. Florence Foster Jenkins ne savait pas chanter. Elle aura été victime de son entourage, de ses proches - son mari en particulier - de ses amis-ennemis qui, à son insu, l’ont forgée, fabriquée, sculptée, formatée, dévitalisée, pour en faire l’objet insensé qu’elle a toujours cru voulu être. Florence Foster Jenkins a été une victime, victime d’une société qui ingurgite les plus faibles, les manœuvres et les manipulent jusqu’à ce qu’ils succombent à ses règles, obéissance, servitude, humiliation, mort avant de naître. Des Florence Foster Jenkins, il y en a des milliards sur cette terre, des milliards qui croient savoir alors qu’ils ne sont que des copiés-collés de l’ignorance que les pouvoirs enseignent à leurs peuples. Florence Foster Jenkins, c’est vous, c’est moi et c’est les autres. Pour la juger, n’oubliez pas de vous juger vous-mêmes. Et si vous comprenez, c’est de haut que vous allez tomber.
Florence Foster Jenkins " air de la Reine de la nuit "
d'après Mozart : opéra "la flûte enchantée "
au piano Cosme Mac Moon
disque 78 tours Melotone 30 cm
vers 1941/1944