Russian National Youth Symphony Orchestra |
Je suis de retour. J’ai franchi la frontière pour aller écouter L’Orchestre Symphonique National Russe des Jeunes, en Suisse PAYS LIBRE, à Lucerne, pour l’ouverture de son justement célèbre Festival. J’ai pris mes places parce que j’ai eu la naïveté de croire que j’entendrai des jeunes personnes de 14 à 22 ans - comme j’en écoute souvent sur YouTube - et qu’ils rivaliseraient fièrement avec leurs aînés prestigieux. Et puis, ils jouaient Tchaïkovski - le concerto pour violon et la 6e dite « pathétique », et comment ne pas résister à Tchaïkovski ? La direction artistique n’a pas fait le bon choix. Comment peut-on, précédé d’une pareille renommée, se tromper à ce point ? Je ne pense pas que ces gens engagent à l’aveugle. Leur aurait-on forcé la main ? Les « jeunes » se partageaient la trentaine et la quarantaine en âge. Une première déception qui aurait pu être largement rattrapée qui nous avions pu croire entendre Mrawinski et Léningrad. Hélas ! Un concertiste n’est pas un soliste épisodique intégré dans un orchestre, mais un musicien qui joue un texte en dialoguant avec cet orchestre qui le questionne, lui répond et le soutient. Celui-ci - Dogadin - n’a cessé de nous dire : « Écoutez mes quadruples croches et mes pizzicati vertigineux ! » Qui peut donc s’intéresser à sa technique d’acrobate de cirque. Je suis venu pour entendre de la musique et je n’ai pas entendu une note agréable à l’oreille de la soirée. Tout a été dans les forti-fortissimi les plus absurdes, les plus vulgaires, les plus laids, comme jamais je n’en ai entendus. Le pathétisme de la 6e s’est transformé en sanglantes et terrifiantes batailles russes engagées par Yvan le Terrible ou Alexandre le Grand. La salle a explosé sous les coups de canons et les traumatisants coups de tonnerre envoyés par les Dieux mécontents. Et ce pauvre public - qui a applaudi entre tous les mouvements - a ré applaudi à tout rompre, en tapant du pied, pendant d’interminables minutes. Uryupin est le nom du chef qui a osé. Notez…
Hier soir, tard dans la soirée, je suis revenu dans mon PAYS OCCUPE par un virus. Là-bas et pendant deux jours, je n’en ai pas entendu parler.