Après le triomphe Wang/Metha au Verbier Festival, le ton change et devient désagréable. Hier, l’orchestre répétait la 5e de Tchaïkovski, le 3e concerto pour piano de Beethoven avec Maria Joao Pires pour soliste et l’ouverture de Coriolan du même Beethoven. Et cela aura été l’affolement le plus complet pour les musiciens. Le chef invité ne sait pas diriger. C’est son assistant qui, dans son dos, impulse les mouvements et donne les départs. Qui pourrait s’en étonner puisqu’il s’agit d’un des plus grands des ténors du siècle dernier, un musicien accompli, un homme de métier, mais un grand monsieur qui n’a pas su s’arrêter au bon moment. C’est de Placido Domingo dont je vous parle. Âgé de 82 ans - il aurait plus, selon certains - le passage de sa voix de ténor à celle de baryton, n’ayant jamais été vraiment apprécié, sa direction d’orchestre n’ayant jamais enthousiasmé, il est, aujourd’hui, un fantastique promoteur des jeunes voix. Peu de gens comprennent pourquoi il continue à se fourvoyer sur les planches et à la tête des orchestres les plus prestigieux. Il a été un immense ténor qui a tout chanté avec une aisance et une musicalité que tous les ténors du monde peuvent lui envier. Alors, pourquoi ? Pourquoi le Verbier Festival l’a-t-il engagé ?