Et moi qui croyait que Vénus était l’inspiratrice de la putain de chiante prostituée belle Hélène qui a séduit Paris, fils du roi Priam, déguisé en berger naïf et maigrelet, pour le seul plaisir de cocufier son époux Ménélas, centenaire et sénile roi de Sparte ! Non, Vénus n’est qu’une étoile dite « du Berger » - coïncidence ? - qui d’après les célèbres savants de notre terre - notre terre est sur-bourrée de savants et d’épidémiologistes - serait une nouvelle terre de rêve où brille la soleil, coule l’eau, souffle le vent, rugit le tonnerre, et où l’on rencontre dans les fourrés, sur les chemins de terre, dans les puits et dans les châteaux imaginaires, des hommes et des femmes comme vous et moi, tous nus, qui copulent sur les plages et dans les draps de soie des boites gigognes jusqu’à l’extase extrême. Et pendant ce temps, ici, dans notre réalité, des millions et des millions de gens n’ont rien à manger, des millions et des millions de gens sont dans l’ignorance, des millions et des millions de gens n’ont jamais entendu une note de Wagner, des millions et des millions de gens refusent catégoriquement l’existence de Freud et de sa thérapie qui pourrait leur ouvrir les yeux, leur déboucher les oreilles et actionner leur pensée qui reste éternellement inanimée. Avant de s’intéresser à Vénus, il serait sans doute plus urgent de s’intéresser à notre pauvre terre.