Elle avait l’habitude de faire son jogging tous les matins entre 5h30 et 6h. Elle avait 20 ans. Ce vendredi matin - hier - elle a disparu. Et pour qu’on ne suive pas sa trace, elle ne prenait pas ses deux smartphones. Voilà le début d’un bon roman policier. Le scénario le plus plausible pour le roman, c’est le viol et le meurtre avec découverte du corps calciné et enterré, retrouvé deux ou trois décennies plus tard. Se promener seule, tous les jours, à la même heure, dans un lieu désert, à l’heure où tout le monde dort, n’est-ce pas une manière inconsciente - ou consciente - de provoquer le danger ? C’est aussi une manière inconsciente - ou consciente - de plonger sa famille dans l’inquiétude permanente. C’est aussi une manière inconsciente - ou consciente - d’afficher sa liberté au monde incarcéré. Inconsciemment - ou consciemment - cette jeune femme a choisi son destin, destin qui met la police sur les dents et permet aux torchonnistes de vendre leurs journaux aux gros titres provocants. Bien sûr, je viens de décrire le roman qui va se vendre comme du petit pain et va se métamorphoser en film à grand spectacle avec trucages GPT et IA, avec, dans le rôle de l’héroïne, l’hologramme de Lolo Brigida à 16 ans. Dans la réalité - donc dans la fiction -, cette jeune femme a peut-être voulu rejoindre un amant au bâton vigoureux ou peut-être régler définitivement quelques secrets de famille en rayant son nom des fiches d’État Civil. Qui sait ?