L’absurdité du monde est la conséquence de l’absurdité de la pensée qui est au point mort depuis qu’elle est pensée. Penser, c’est imaginer, c’est établir des liens entre toutes choses. Penser c‘est exercer sa perception en permanence pour traverser les choses. Penser, c’est comprendre que les choses ne sont pas les choses et que toutes choses cachent quelque chose. Penser c’est défricher, c’est sonder, c’est explorer pour découvrir la chose qui n’est pas et se l’approprier. Les gens et les choses avancent et se figent dans le même temps, dans le miroir qui leur renvoie l’image de la chose qui est gens et des gens qui sont chose. Voir au travers de l’autre. Ne pas s’interdire de dépasser l’entendement. Avoir une vision globale qui dissèque chaque mouvement, qui déconstruit pour reconstruire différemment. Qui oserait affirmer qu’il est lui ? Qui oserait dire qu’il existe ? Personne n’a voulu se trouver ici. On est tous le fruit de la femme qui n’a pas demandé à être. Ce qui pose la seule question : pourquoi ? Et moi, je me demande tous les jours et depuis soixante-seize ans ce que je fais là et pourquoi quand je regarde l’horizon je ne sais toujours pas si je suis ici ou là-bas. Et je sais que je ne suis sans doute pas et que c’est par la seule volonté de ma pensée que je crois paraître.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire