vendredi 25 décembre 2020

vu à travers le tube • conte de noël…

Conte de Noël. Hier soir j’ai réveillonné chez ma voisine de palier. Nous étions cinq : elle-même, son beau-frère, le chef de gare, moi-même et ma boulangère. Nous étions masqués, gantés, habillés et dans les courants d’air. Bâillonnés nous n’avons pu manger, nous n’avons pu boire, nous n’avons pu parler. Nous nous sommes regardés. Comme pour tuer le temps le vent des courants d’air s’est mis à souffler et à tout bousculé. Son souffle et sa vocifération devenaient intenables quand s’est formé le trou noir. Il nous a happés un à un et propulsés dans sa spirale entraînant vers le fond. Nous sommes tombés dans le noir plus noir que le noir sans jamais atteindre ce fond qui chaque fois nous laissait passer pour aller vers d’autres fonds. Notre pensée noire se confondit avec le noir du trou noir et nous finîmes par n’être qu’un, un noir dans un noir, l’un dans l’autre. Le vieux barbot s’est glissé dans le noir de la cheminée pour déposer au pied du sapin des forêts son cadeau empoisonné : l’ignorance en noir et blanc et en bande dessinée.  

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