lundi 3 mai 2021

vu à travers le tube • cette fois nous y sommes…

Cette fois, nous y sommes dans cette grotte noire comme la nuit, cinglée de feux follets zigzagants et de sons étranges, sourds et lourds comme les tubas de la fin des temps. La campagne électorale pour désigner le nouveau Roi de France, l’ancien, bat son plein et déverse ses flots de mensonges, de racolages et de manœuvres suicidaires. La moitié des français - un peu moins peut-être - va jouer ce jeu malsain qui ne peut être mis entre toutes les mains. Seuls les adultes devraient y avoir droit, mais à condition de savoir où ils sont. Et voilà que celui-ci veut faire alliance alors que l’autre veut se la jouer seul pour avoir le triomphe glorieux et régner en maître absolu comme le font tous les élus. Et voilà qu’ils sont tous là, agités et survoltés pour prendre de vitesse l’ennemie publique numéro un, clouée au pilori depuis des décennies et qui est sûre de s’asseoir sur le trône, comme elle l’était la fois d’avant et aussi la fois d’avant et aussi la fois d’avant, alors que le trône sera occupé par celui qui l’occupe aujourd’hui parce que les français aiment les enfants qui aiment leur maman et qui fouettent, cassent et déchiquettent leurs poupées qu’ils avaient tant désirées. Les mots les plus ignobles font déferler et chacun leur trouvera une signification différente et encore et toujours différente du vrai, de la vraie réalité. Et c’est ainsi, comme cela a toujours été, qu’un homme ou une femme - un enfant déjà installé pour cette fois - va occuper le vide sinistre de l’Élysée, le château officiel des puissants impuissants qui précipitent la société dans le noir du fond du puits du fond de mon jardin.   

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