samedi 1 mai 2021
vu à travers le tube • déchéance…
Ça se chamaille, ça se
critique, ça se bouscule, ça s’invective, ça s’engueule, ça se menace, ça se
méprise, et la pseudo-démocratie appelle cela l’échange pour le célèbre et
hilarant vivreEnsemble auquel jamais personne n’a cru, jamais personne ne
croit, jamais personne ne croira. Pour vivre ensemble, encore faudrait-il qu’il
y ait matière pour réaliser cet utopique rêve philosophique. Chaque être
(in)humain est unique et j’en connais peu qui ait envi de communiquer avec
l’autre dont il se méfie parce qu’il pourrait bien déranger son précieux
confort illusoire, ce qui est loin d’être une bêtise. Pour s’entendre, avec l’autre, pour
que la compréhension soit mutuelle et sans ambiguïté, encore faudrait-il être
de la même composition, de la même facture, de la même forme de pensée. De
toutes les races de l’univers, rien n’est plus dissemblable que la race humaine
et ceci est criant dans le couple hétéro - les autres couples, je ne sais pas -
où le dialogue tout au long de la vie dépasse rarement les noms d’oiseaux et la
misère tellement cachée aux autres qu’elle finit par être cachée à soi-même.
Vivre, c’est être attaché à la liberté la plus absolue, c’est être seul - à deux
parfois… si… si… -. Vivre, ce n’est pas désigner des chefs à tous les étages
pour se faire humilier. Vivre, ce n’est pas nager jusqu’à épuisement dans le
courant unique, sans même savoir où il nous mène. Vivre, ce n’est pas écouter
béatement les connards et connasses qui parlent dans les écrans et qui
promettent la lune alors qu’ils vous laissent crever sur les trottoirs et dans
les caniveaux. Vivre, c’est se prendre en charge soi-même en partant à la
recherche de son miroir, en le trouvant, en s’y regardant, en s’y reconnaissant
et en le traversant. Vivre, c’est être soi, rien que soi, et se foutre de ceux
qui croient que la solution à leur problème ne peut être que le sauveur, le Dieu
et le Roi. Le problème de l’homme, c’est qu’il aime être frappé et humilié en
permanence, ce qui lui donne l’occasion de crier sa souffrance. S’il n’était
pas un super maso, qu’aurait-il donc à dire ? Rien et il perdrait le
langage comme il a déjà perdu la raison.
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