lundi 17 mai 2021

vu à travers le tube • les larmes de salamé…

Kahn - Axel - est venu chez Salamé, ce matin et en direct, nous annoncer sa mort prochaine, mort due à un cancer qui va le précipiter - très prochainement - dans les tombes des cimetières ou dans le noir du fond du trou noir de mon puits au fond de mon jardin. Et Salamé d’en rajouter. Et Salamé de s’apitoyer. Et Kahn de gloser. Ma grand-mère est morte d’un cancer. Mon père est mort d’un cancer. L’amant de ma voisine de palier est mort, hier, d’un cancer. Ils ne sont pas venus le dire à la radio, chez Salamé. Qu’est-ce que ce que j’en ai à foutre du cancer de Kahn et de Kahn lui-même ? Il est entré chez moi - parfois - et qu’à travers un écran télé, ce qui veut dire qu’il n’y est jamais entré. Il n’est qu’une image qui a tenté d’atteindre mon intimité comme toutes les images télés. Et c’est moi qui choisis celles qui peuvent entrer et s’installer. C’est pourquoi je vis avec celles d’Hitchcock, celles de Lynch, celles de ceux qui ont le talent et le génie pour les créer. Je vis aussi avec la combinaison des sons bachiens, schubertiens, verdiens, wagneriens, bouleziens et quelques autres. Je vis avec les sonorités et les images qui me parlent et tendent à me transporter vers l’humain en me faisant ignorer la monstrueuse bêtise des sous-hommes qui décident pour moi.  


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