vu à travers le tube • la queue pendante et honteuse…

Comme il le fait de temps en temps, le Roi de France avait parlé à la télévision, à la radio, sur internet, pour dire au peuple obéissant qu’il avait décidé que et qu’il fallait obéir sinon. Il avait oublié et c’est bien normal puisqu’il ne sert strictement à rien, que dans le règlement écrit par le militaire de référence à la droite, à la gauche, aux extrêmes, aux fascistes et aux rigolos, il avait oublié, disais-je, qu’il y avait en France et même s’il est fantôme, un parlement composé de godillots, de non-godillots tous aussi godillots et de zombies, des gens qui semblent vivants et qui ne sont pas vivants, mais aussi des gens qui sont morts et qui ne semblent pas morts. Ceux-là se sont tout d’un coup réveillés brutalement tout en restant dans leur sommeil et ont pesté, pétaradé, hurlé, vociféré, menacé, ce qui a fait beaucoup peur aux godillots en chef, mais aussi à beaucoup de gens qui étaient à la plage, chez Disney où sur les routes de France, sous le soleil plus chaud qu’avant, transpirant en appuyant sur les pédales de leur vélocipède, la manière écolo de prendre sa Rolls ou sa Ferrari. Tout ce beau monde qu’on appelle le peuple a eu très peur en croyant que la chose était faite, et qu’enfin, avant de quitter cette terre, ils venaient de d’être témoins de l’INVENTION de la Démocratie. Nenni ! Rien de tout ça ! Baliverne ! Ce n’était qu’illusion comme celles qui régissent ce monde où le rêve n’a plus la capacité de se dissocier de l’état de veille. Le parlement a gommé deux ou trois mots susceptibles sur les 265 543 qu’en compte le texte et tout le monde est content. D’autant que dans deux ou trois mois, ils seront réécrits et beaucoup d’autres en seront ajoutés. Ainsi va la vie. C’est toujours en tête du cortège qu’on place la queue, alors qu’elle devrait suivre, pendante et honteuse de ce qui la précède.