Même le temps est devenu complètement fou. On le comprend quand on voit ce qu’est devenu l’homme ! De la canicule, il passe en un temps record à l’inondation puis à la glace, concurrençant ainsi le virus en exterminant l’homme par le chaud, l’eau et le froid. Mais ce n’est pas grave - rien n’est grave - puisque, bientôt, tout sera électrique et qu’il suffira d’appuyer sur un petit bouton pour que le monde sombre dans le noir absolu et définitif, comme le noir sans lune du fond de mon puits au fond de mon jardin. Les Rois et les Dieux - qui ont des milliards d’années d’existence - sont toujours bien présents et ont toujours autant de succès si l’on en juge par les applaudissements à la fin de la pièce jouée en boucle depuis avant le début de l’éternité en voie d’achèvement. Ils ne peuvent ignorer la folie qui s’est emparée de l’homme et du temps puisque ce sont eux qui l’ont provoquée. Pourquoi veulent-ils la mort de leurs créatures, de leurs inventions, de leurs marmailles ? Pourquoi veulent-ils la mort de leurs créations ? Sans doute parce qu’elles sont à leur image et que les contempler leur donne la nausée. C’est pourquoi, devant les peuples les glorifiant, ils gardent le silence. Le silence. Rien que le silence.
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