« Ce
monde est un vaste naufrage : sauve qui peut ! » (Voltaire).
Même si, comme je l’ai dit par ailleurs, je l’ai dit bien avant
le philosophe, j’ai l’impression - et je me trompe probablement –
que nous sommes deux – seulement deux, Voltaire
et moi plus une autre personne à voir et à entendre les
mouvements, les flots, les tempêtes, les déserts, les bruits, les
silences, les horreurs qui remplissent cette terre ou nous sommes
invisibles car nous ne connaissons que l’impuissance. Impuissance
devant les
Dieux pourris imaginaires, impuissance
devants les Rois pervers qui ont forgé le monde et
qui perdurent illégalement,
impuissance devant les
lois scélérates de l’homme, impuissance devant son cerveau
débordant de vide, impuissance devant son ignorance tellement
énorme qu’il ignore même son identité, impuissance devant le
fonctionnement de la vie, impuissance devant le fonctionnement de son
psychisme, impuissance devant le mystère de son inutilité. Un seul
exemple : la somme des discours ahurissants et surréalistes
entendus par tous les voyous qui veulent accéder au trône royal et
les commentaires nauséabonds des journalistes, des journaleux, des
critiqueurs, des critiqueux, des gens de radios et télés, et des
gens de toutes sortes qui vivent morts avant même d’être nés.
Pour
changer la société il me semble qu’il faut d’abord analyser la
fondamentale du problème : comment
laver, nettoyer, purifier l’enfant qui nait avec ce double
traumatisme : le poids des ordures engendrées par les
générations précédentes et la douleur ancrée dans sa chair et
dans sa pensée de l’éjection brutale et malhonnête que la femme
lui a fait subir lors de son rejet du ventre maternel, lui a qui
jamais on a demandé s’il souhaitait vivre ou rester dans le néant.
Donner
la vie est un crime tout comme glisser un morceau de papier cul dans
la fente d’une urne.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire