Hier, après un portrait assez déprimant de Pavarotti, Arte nous a proposé un de ces récitals passe-partout où le public - trois millions de parapluies - venu pour trépider - que le ténor chante ou pas - n’a pas eu l’air de s’ennuyer alors que c’était terriblement, affreusement triste et démoralisant. Presque une heure et demie de tubes chantés à la perfection sans la moindre émotion, d’une voix sans faille et glaciale pire qu’un glaçon - ça va généralement de pair -, c’est beaucoup trop pour moi. Si Pavarotti a été considéré comme le plus grand ténor du monde - encore aujourd’hui -, je ne peux me résoudre à le considérer ainsi - sauf, peut-être pour son Rodolfo de « La Bohème » de Karajan - et je continue à me satisfaire de mes Vanzo, Gedda, Vickers, Bergonzi, Del Monaco, Di Stefano et quelques autres (je n’oublie pas les magnifiques ténors wagnériens). Faut-il le dire. Cet homme admiré de partout, n’avait pas trouvé son chemin, pour preuve un parcours suicidaire et solitaire qu’aucun n’a voulu observer. Et c’est bien là le destin de beaucoup d’hommes qui se laissent griser ou pas dans la gloire dont la lumière est ténèbres. Je ne rajoute rien…
Je ne rajoute rien non plus sur le navire qui se brise sur les flots de la mer déchainée parce que le capitaine est un enfant pas assez grand pour atteindre le gouvernail. Les marins et les passagers ont décidé qu’il fallait laisser l’enfant se débrouiller. Le soleil va peut-être revenir avant que le bateau ait coulé et que les cadavres ne soient aspirés par les poissons.
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