C’est le 14 juillet, jour de la prise de la Bastille par les parisiens, prison considérée comme symbole du despotisme monarchique, qui a été choisi pour la Fête Nationale de notre pays. À part faire couler beaucoup de sang et trancher la tête du Roi et de son épouse comme on tranche une tranche de saucisson, cela n’a rien apporté et est donc sans importance. Aujourd’hui, nous sommes toujours en monarchie et les prisons sont débordées d’innocents alors que les coupables qui volent les contribuables ou qui se déplacent sur des vélos à une seule roue – à l’arrière -, sont toujours en liberté et vaquent à leurs scélérates occupations sans que la justice s’en émeuve. C’est pourquoi – ceci depuis près de 80 ans – le défilé des militaires et l’exécution de la stupide et laide « marseillaise » me laissent de glace, d’autant que le Roi de France va parader, gonfler son ventre, faire du mauvais théâtre et que les foules timbrées vont applaudir à tout rompre comme on applaudissait jadis Del Monaco et Tebaldi dans le magnifique duo d’amour d’Otello du grand Giuseppe Verdi. La Bastille détruite, on y a mis en place un opéra où la salle est si grande qu’on n’y entend rien et que même avec ses lunettes, on n’y voit rien. Il y passe parfois des vedettes – des stars – qui ne chantent pas toujours très bien et les restes restent peu de choses par rapport aux rumeurs qui prétendent que Bastille est le plus prestigieux opéra du monde. C’est ça le 14 juillet, le jour où les français qui ne sont pas debout, sous le soleil, encadrés par des milliers de policiers, derrière des barrières de la plus grande avenue du monde, vont coller leur nez sur la télé pour se gaver du spectacle de plus déprimant de l’année. Moi, je vais réécouter tous mes Tristan et s’il me reste du temps, je me repasserai quelques moments du génial Wozzeck qui a poignardé sa Marie dans un moment de folie.
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