Aujourd’hui, journée noire. Il y a des voitures partout. On ne peut plus n’y marcher ni trottiner. L’espace entier est occupé. Les gens partent tous en vacances, le même jour, à la même heure, sur les mêmes routes. Ils fuient leur domicile comme ils fuient eux-mêmes et ont réussi le tour de magie de remplir les caisses de l’État en un seul jour, alors que cela demande des semaines voir des mois en périodes besogneuses. Ils vont faire trois ou quatre fois le plein alors qu’ils n’ont pas les moyens d’acheter un crouton de pain pour leurs marmailles. La question primordiale n’est pas le pouvoir d’achat ou la sécurité, mais l’humain qui continu d’ignorer qu’il n’est pas lui et que la vie ne peut être consacrée qu’à la recherche de soi-même afin de ne pas être le reflet de la pensée des autres, c’est-à-dire, de ne pas vivre mort. Être soi, c’est se démarquer de l’autre et refuser les directives imposées par ceux qui s’arrogent des pouvoirs de dictateurs. L’homme ne naît pas libre. Il doit apprendre à l’être et pour cela pousser la porte du cabinet de Freud pour y chercher son miroir, le trouver, s’y regarder, s’y reconnaître et le traverser. C’est tout ce qu’il a à faire pour remplir sa vie qui ne devrait être qu’un passage dans la liberté authentique et absolue.
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