dimanche 21 août 2022
vu à travers le tube • justice et prison… et freud !
Je ne
comprends pas. Si on met des gens en prison, ce devrait être avant tout pour isoler
les violents, les criminels, de la société – les Balkany & Cie n’ont rien à
y faire – et pour leur infliger une vie moins confortable que celle des
milliers ou millions de français qui ne peuvent finir les fins de mois. Il
semblerait que ce soit tout le contraire et que la vie derrière les barreaux
soit plus excitante que celle qui se déroule sous le soleil. Fais-je la liste ?
Repas à domicile, radio, télé, smartphone, loisirs, promenade, activités
sexuelles, possibilité de se constituer en association de malfaiteurs, reproduction
de la société libre, traits pour traits. Si le prisonnier ne souffre pas un tout
petit peu, je me demande à quoi servent les prisons que j’entretiens – murs, occupants
et fonctionnaires – avec mes impôts exubérants. Et puis, dire que les juges ne
condamnent plus parce qu’il n’y a plus de places dans les cellules, n’est-ce
pas se foutre de la gueule du peuple ? Pourquoi, au lieu de trois ou quatre
dans la cage, ne seraient-ils pas dix ou douze, voir plus. Ils ne sont pas là
pour le confort. Même s’ils doivent être compressés comme des sardines et
dormir debout, où est le problème ? Il y a des moments où je me demande s’il
ne faudrait pas revenir à la question ordinaire et extraordinaire si chère au
sadisme et aux déviances sexuelles des cathos. Alors que l’on cesse de mentir.
Il y a plein de places en prisons qui attendent les rodéoistes, les violeurs de
barrages de police, les égorgeurs et toutes ces pourritures qui font du tapage
dans la rue et qui m’empêchent d’entendre les pianissimi de Karajan dans la
scène du dragon de Siegfried. Je pense ce que je viens d’écrire, mais je pense
aussi, que faire du mal aux autres – du vol de sac à main au meurtre de
quiconque – n’est ni une faute, ni un délit, mais une faille psychique et que l’auteur
doit être soigné et accompagné autant que possible. C’est pourquoi je suis pour
la fermeture totale des prisons et l’ouverture de dizaines d’hôpitaux
psychiatriques par département. Celui qui a volé un vélo ou tranché le cou de
sa grand-mère – ce qui procède du même processus - doit entreprendre une analyse
après avoir reçu les premiers soins. C’est lorsqu’il aura franchi la porte du
cabinet de Freud que le délinquant pourra y chercher son miroir, le trouver, s’y
regarder, s’y reconnaître et le traverser. Alors, il sera sauvé et après un
temps plus ou moins long de convalescence, retrouver éventuellement ce qu’on appelle la
liberté. Et si ce que je propose pour les délinquants pouvait se faire avant la
naissance, quand ils barbotent dans le ventre de la femme, un grand pas serait franchi
sur le long chemin de l’accession au psychisme du stade adulte, denrée plus
rare que les discours philosophiques de mon cactus. La femme ne devrait être
autorisée à pondre qu’après avoir suivi des cours intensifs sur plusieurs
années pour apprendre à élever un enfant, SON enfant. Elle devrait au moins
avoir lu Dolto à défaut d’entreprendre une analyse freudienne. Si cela était,
nous n’aurions pas de Macron et personne ne s’agenouillerait devant la statue
de Napoléon quand ce ne sont pas celles de plâtre d’un Dieu fantasmagorique qui
aura toujours été, et est toujours, le sujet central de toutes les guerres.
Relier sa conscience à son inconscient est le seul sujet. Les restes ne sont
que des plaisanteries qui ne peuvent être résolues que par des adultes
authentiques. Mais, comment être adulte quand notre psychisme s’arrête toujours
là où il croit voir le danger ? Freud ! Si je ne vois que Freud pour
solution, c’est que quel que soit l’endroit de nos recherches, il ne peut y en
avoir aucune autre.
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