Et voilà que tout d’un coup, le modèle politique anglais est devenu le modèle universel, source de toutes les vertus. Ce matin encore, alors que le corps devrait être enterré avant les odeurs, le cercueil promène Madame au pas de la valse lente, de village en village, serrant foultitudes de mains tendues, ne négligeant pas la pause-café et s’achemine lentement, sans presser le pas vers Londres où le monde d’en haut va se retrouver et se congratuler comme on le fait dans le monde, celui du haut, qui - et ce n’est pas un effet d’optique - monte toujours plus haut pour voir celui du bas de plus en plus petit. La fête est un peu gâchée. Poutine n’y sera pas. Et voilà que cette mort soudaine d’une vieille femme m’aura donné encore raison. Dans mes tubes, je n’ai jamais écrit le mot « président » pour désigner le souverain de l’Élysée, mais « Roi » puisqu’un homme qui décide seul ne peut être qu’un Roi, qu’un Empereur ou un Tsar. La France n’a jamais cessé d’être une monarchie, déguisée depuis que les Rois sont élus illusoirement par un système électoral vicieux et vicié. Et si vous pensiez qu’il n’y avait que quelques nostalgiques des majestueux et vertueux François 1e, Charlemagne, Louis XIV, Charles X, et quelques Bonaparte napoléoniens, vous vous trompiez lourdement. C’est la France entière, des nourrissons aux vieillards, qui réclame le retour du Roi qui a été si lâchement assassiné. Pas moi. Moi, je réclame l’invention de la démocratie où le peuple est souverain. Je sais que c’est possible si, au lieu d’honorer les Rois et les Dieux, on honorait l’homme, l’homme qui a eu la capacité de se défabriquer, de se déforger, de se déconditionner, l’homme qui a eu la capacité de relier son conscient à son inconscient en poussant la porte du cabinet de Freud pour y chercher son miroir, le trouver, s’y regarder, s’y reconnaître et le traverser. Mais voilà ! L’homme aime son ignorance. J’écris donc dans le désert. Mais, j’aime bien. Il doit bien y avoir quelques addax, dromadaires, rôdeurs mortels, antilopes ou salamandres qui tous les matins lisent mes messages et pensent très fort qu’ils ont de la chance de ne pas être des humains.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire