lundi 3 juillet 2023

vu à travers le tube • de la larve à la lucidité…

On me dit - je ne sors jamais dans la rue la nuit - que les choses se seraient calmées, que le garçonnet de l’épicier et la fillette du cordonnier auraient posé leurs bidons d’essence et leurs briquets sur l’étagère de leur chambre, juste à côté de leurs poupées de chiffons. On me dit que les enfants perdus étaient moins nombreux dans les rues et que moins de commerces auraient été incendiés. On me dit aussi que les dirigeants auraient passé la nuit à se féliciter, à se congratuler de cette brillante réussite qui consisterait à avoir éradiqué définitivement la bouse qui détruit notre vie, d’autant que le peu de ces merdes qui ont été jugées en comparution immédiate ont écopé de rien à quatre mois avec sursis - un seul, ferme, il me semble - ce qui les a beaucoup fait rire et beaucoup encouragé à recommencer - en pire - dans les plus brefs délais. Il me semble, et ce n’est que mon avis, que si j’avais été juge, je les aurais envoyées pour vingt ans minimums derrière les barreaux pour y dormir entre les heureux moments de leur juste punition : transporter des rochers de 50 ou 60 kilogrammes d’un point A à un point B, puis du point B au point A, sans relâche, de 7 heures à 21 heures. Et, il est évident que je n’aurais pas lâché les parents en les condamnant aux tris de toutes les poubelles du département, à mains nues et à vie.

 

Pour les ignobles parents et leurs ignobles rejetons, je connais une autre solution, beaucoup plus douce et beaucoup plus efficace : Freud. Les laisser vivre leur vie en leur demandant simplement de pousser la porte du père de la thérapie psychanalytique pour y chercher leur miroir, le trouver, s’y regarder, s’y reconnaître et le traverser. Leur vision du monde - je veux dire leur vision d’eux-mêmes - en serait complètement changée et de larves immondes, ils pourraient bien devenir les êtres les plus lucides de la terre.  

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