De la fenêtre de mon appartement, rien ne change. Les bouchons succèdent aux bouchons. Les klaxons rugissent impunément. Les pompiers et ambulances foncent au travers de l’obstacle comme Bourvil passait à travers les murs. Il ne se passe rien de plus qu’à ma naissance, il y a beaucoup de décennies. Dans la lucarne de ma télé, c’est tout le contraire. À Dorothée, Patrice Laffont ou Léon Zitrone, a succédé la haine et la fourberie de l’homme, qui jamais, depuis la Saint-Barthélemy ou la Guerre de Cent ans, n’a été aussi terrifiante. Ce pauvre homme, crétin et imbécile, n’a toujours pas compris qu’il était un grand handicapé de la connaissance et que s’il se décidait à massacrer l’ignorance qu’il a de son psychisme, il naîtrait enfin à la vie que jamais, il n’a réussi à atteindre. Vivre mort ne semble pas le déranger, sans doute parce qu’il n’a même pas la capacité de voir qu’il n’est que cadavre pourrissant et ambulant. Le seul héros de l’histoire de l’humanité, Siegmund Freud, lui a pourtant donné les moyens de grandir dans la confiance et de se débarrasser de son armure qui l’empêche de voir, d’entendre et de respirer. Mais, paradoxe étrange, il préfère passer sa vie, corseté dans sa protection, plutôt que d’en sortir pour goûter la liberté et connaitre la joie de l’expression. L’homme est un grand malade pitoyable qui empoisonne le monde. Et, ce pauvre minable, geint et chiale à tout instant. Si seulement il avait la capacité de comprendre qu’il lui suffit de pousser la porte du cabinet de Freud pour y chercher son miroir, pour le trouver, pour s’y regarder, pour s’y reconnaître et pour le traverser, il ne verrait plus jamais les horreurs de la guerre, les horreurs des religions, les horreurs de la politique, les horreurs de la famille. Il vivrait seul, avec lui-même, avec ses doubles et ses miroirs, dans une entente apaisante et sereine. Et tant qu’il ne reconnaîtra pas qu’il reste une erreur dans une attente qui ne pourra venir, il n’y a pas de solution au problème.
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