Les guerres sont de partout. Déclarées ou sournoises, elles engrossent les petits malins et ravissent l’économie souterraine. Le monde des voyous triomphe sous le regard débranché des naïfs à qui on a asséné les pitoyables mensonges du vivre ensemble ou du aimez-vous les uns les autres. L’homme non abouti est de partout, lui aussi. Son comportement est terrifiant. Il détourne la tête dès que cela dérange son petit confort de midinette. Il parle sans interruption alors qu’il n’a rien à dire. Il prône ce qu’il ne fait jamais. Il veut la mort des assassins faute de ne pas avoir le courage d’être assassin lui-même. Il invente l’insensé et l’inutile pour meubler le trou béant de son existence et pour ne pas voir la chute libre de son psychisme fracassé. Il vit mort dans des cages à lapin, régis par des gamins voyous et perdus de 12 ans, ou, dans les décors surchargés des films de Visconti. Il n’a pas de mesure. Il ignore son point de chute parce que sa chute ne cesse jamais. Il fuit les miroirs, le sien en particulier. Il a trop peur de voir son visage défiguré. En naissant, il a choisi la mort, parce que la femme coupable l’a éjecté violemment de son ventre, sa maison, celle où il ne cesse de vouloir retourner. Et je ne développerai pas ce qu’il pense de Freud. Il a choisi de le rejeter, tellement il a peur de vivre vivant.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire