Que dire quand on n’a rien à dire ? Qu’écrire quand les mots qui viennent sont ceux de la veille ? Est-il utile et salutaire de redire toujours les mêmes choses, surtout que le répétitif n’est que le fait de tourner en rond ? Le cercle, la boucle se ressasse sur elle-même pour tourner court à l’imagination. L’or volé au Rhin est retourné dans son berceau, signant ainsi le crépuscule et la fin, des dieux et des hommes, puisqu’il semblerait que ces deux entités opposées soient liées à tout jamais, l’homme n’ayant qu’inventé une représentation de son imagination, sa propre vérité, mensonge pour les autres. Être ou pas, c’est la même chose, les morts jouant aux vivants puisque les vivants sont morts. Ainsi interfèrent la vie et la mort, sans frontières et sans savoir qui vit mort ou qui est mort en vie. Les progrès de la fascinante et inutile technologie sont inversement proportionnels à l’évolution des psychismes qui se dissout au fil des temps. L’homme a sacrifié sa propre pensée aux flots des océans parce que jamais il n’a su la maitriser. Les guerres éternelles viennent des images contradictoires qu’on se plait à contempler et auxquelles nous ne cessons de nous identifier, comme si nous n’avions pas assez à faire avec notre propre identification. Continuer à se donner des chefs, qu’ils soient dieux ou hommes, est le reniement de ce que nous sommes. Être soi, c’est se chercher, se trouver, se regarder, s’aimer et se dissoudre en soi. La vie prend alors tout son sens et sa puissance peut égaler celle de ces innombrables dieux qui n’ont apporté sur terre que misères et déceptions.
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