Pour accéder au Paradis, il faut chercher une longue échelle, la trouver, la positionner dans la bonne direction et la monter échelon par échelon en faisant bien attention où l’on pose les pieds car le chemin est long, très long. Depuis l’invention de la publicité et l’intensification de la bêtise, on a mis dans la tête des gens que le temps long était une invention des vieilles générations et que tout pouvait s’accomplir ou s’acquérir en peu de temps. C’est ainsi qu’aujourd’hui, on peut maigrir en trois jours, éradiquer une dépression nerveuse en une semaine, jouer de la trompette en dix leçons, faire disparaitre la tour Eiffel en un dixième de secondes, les illusionnistes ayant pris les manettes des choses de la vie depuis que la compétence a abandonné tous ses postes à responsabilités. Les décideurs ne vont plus à l’école, ne lisent plus les grands auteurs, n’écoutent plus les grands compositeurs, ne réfléchissent plus avec les grands philosophes antiques, ne comprennent plus le latin et le grec, n’ont aucune idée du contenu de la thérapie psychanalytique, comblent leurs handicaps démesurés par des moyens informatiques qui les abêtissent de jour en jour, sans que cela alerte qui que ce soit. Notre histoire marche à reculons nous rapetisse sans discontinuité, et nous devenons de minuscules insectes nocifs, voués à finir écrasés sous la goutte de pluie qui tombe parfois en été. Qui sommes-nous ? Pourquoi sommes-nous ? Savons-nous si nous sommes ? Commençons par répondre à cette dernière question, ni par oui et ni par non ! Quels liens Freud a-t-il tissé pour savoir qu’il était Freud ?
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