dimanche 20 juillet 2025

vu à travers le tube • quelle époque…


 

Quelle époque ! Les postes et les écrans se sont mis en vacances, comme si travailler – travaille-t-on dans les postes et dans les écrans ? – était fatiguant. Nous sommes condamnés à ingurgiter les restes de poulets sortis des fonds des poubelles. Ils nous font croire qu’ils sont en studio, alors qu’ils sont nus sur les plages du Mexique ou en sueur dans le métro de Tokyo. On n’a plus que les vachettes fantômes d’Intervilles à se mettre sous la dent. Et si l’on sort en ville, on ne voit plus que des femmes à têtes de poisons et des hommes à queues d’éléphants. À Aix-en-Provence, on massacre Don Juan avec une mise en scène imbécile ; Avignon déroule son festival sous l’image provocatrice de la langue arabe ; Ramatuelle propose Alagna – et bobonne, je crois -, le seul ténor qui frime au lieu de chanter, et Capuçon-violon, l’omniprésent PDG de la musique universelle, serait au lit, seul ou avec la main de fer de Ferrari. Les hordes sauvages pillent et tuent, sans qu’on les arrête, et l’enfant de l’Élysée n’a toujours pas été démissionné. Ce matin, mon voisin de Cogolin a pris sa voiture électrique et bobonne. Ils sont partis pour Paris, pour se baigner dans la Seine. Ils sont inquiets parce qu’ils devront s’arrêter deux fois deux heures pour faire le plein et parce qu’un petit nuage inopiné pourrait bien se former dans le ciel et pleuvoir des virus sur la plage parisienne. Ils devraient alors prendre la route du retour et se retrouver au bord de la Méditerranée.


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