Aujourd’hui ne va pas mieux qu’hier et demain sera pire qu’aujourd’hui. La descente dans le noir du fond de mon puits est continue et ne cessera que lorsqu’elle aura atteint le néant. La cervelle humaine, exposée sur l’étal du boucher, moisit, sent mauvais, se rapetisse et se désintègre et la boutique reste vide sous les yeux effarés de la femme du boucher qui ne joue plus comme chez Pagnol. De ce monde stupide et hideux qui touche le crépuscule, il restera, pour les quelques mémoires vives, Freud évidemment, Molière sûrement, Bach probablement, Hitchcock peut-être. C’est beaucoup pour les quelques milliers d’années que l’homme aura vécu mort-vivant sur cette terre, sans jamais comprendre qu’il était dans l’incapacité de comprendre quoi que ce soit, notamment qu’il était homme. Après que Dieu eut créé l’homme, il a créé la femme, quand il a vu que sa créature s’ennuyait ferme et risquait la dépression. Il a fait une telle erreur qu’il aurait mieux fait de se casser les deux jambes en tombant de son ciel. L’idiot a persisté et voilà où nous en sommes. La vieillesse, c’est la marche à reculons pour retourner à la maison dans le ventre maternel. Ce soir, à l’opéra de Lyon, je joue la 6e trompette dans l’Elektra de Richard Strauss, sous la direction de l’immense Richard Kraus. Cela avait été inoubliable et cela se reproduit dans mon cercle de lumière.
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