Ma voisine de palier - justement - vient de me dire que le Roi de France est rentré de vacances et qu’il a regagné son Palais parisien, toujours en compagnie de sa fidèle mère épousée. Il réunira le Conseil des Godillots, conseil qu’il conseille, ce mercredi comme tous les mercredis depuis 1958, soit 63 ans. L’horizon est très sombre et encore plus. La France est délabrée. Ses fans font semblant de s’inquiéter pour la réélection de leur Dieu. Moi, pas. Les français adorent les Rois et encore plus les hommes et les femmes pervers. Ils sont servis et bien servis. On ne trouvera jamais plus pervers que le Roi actuel ni homme ni femme, seulement adolescent inabouti. Il est déjà réélu pour 5 ans - c’est fait -, et l’invention de la démocratie est reportée à 2026, si on trouve une seule âme - à part la mienne et je serai mort - qui en ait vraiment envi.
La force de Dumont dont le film « France » sort aujourd’hui en salle, c’est qu’il a la capacité de voir derrière les choses et qu’avec lui, l’humain ou l’objet que l’on voit n’est jamais celui que l’on voit, mais l’autre, celui caché qui ne demande qu’à éclore. Je suis et ce n’est pas moi. Vous êtes et vous n’êtes pas. Notre regard se trompe sans cesse et c’est pourquoi croyant nommer un maître on met en place un enfant flanqué de sa maman. Le regard est un piège. La pensée est traitresse. C’est pourquoi avant de décider et d’agir, il est plus sage - si l’on croit en la sagesse - de toujours pousser la porte de Freud pour y chercher son miroir, s’y regarder, s’y reconnaître et le traverser. Et c’est seulement après que l’on est et qu’on est capable de discerner le chemin qui nous appartient et sur lequel personne ne peut cheminer. L’organisation de la vie, plus que la vie, est une vaste farce. Il ne tient qu’à nous de ne pas jouer à ce jeu maléfique qui entraîne notre perdition.
