mercredi 3 août 2022

chronique des choses à peine dites • le danger des mots…



 

Aujourd’hui, ce ne sont pas les ados qui égorgent à tout va en pleine rue et en plein jour, ce ne sont pas les fous de Dieu qui massacrent les non-croyants, ce ne sont pas les Rois de l’Économie qui vous saignent jusqu’à la dernière goute de votre sang, ce ne sont pas les chaleurs qui surchauffent et les pluies et ouragans qui inondent et détruisent vos maisons, qui menacent dangereusement le monde en plein crépuscule, mais les mots. Rien que les mots. En prononcer certains – pourquoi ceux-là ? – vous conduit droit à l’échafaud où votre tête sera tranchée et exposée ensuite au bout d’une pique pour que la honte monte jusqu’à vos joues. Prononcer, même en chuchotant « nègre, race, ces gens-là, tyran ou dictateur en s’adressant au Roi de France, faux-cul en désignant Dupond-M., pervers en regardant Mélenchien, vieille peau en scrutant Bachelot, vous vaudra la peine capitale et sans même que le juge se prononce. Méfiez-vous des mots. Ils sont redoutables. Les bombes atomiques ne sont plus que des jouets périmés et sans efficacité, d’autant que tout le monde hésite à s’en servir.   


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