Benoit et Pelé exposent leur corps mort aux regards des foules qui se délectent. Pourquoi ces deux-là ? Leur corps a-t-il plus de valeur que le corps des autres gens qui marchent sur deux pattes ? L’un bourrait les crânes avec ses délires, l’autre jouait avec un ballon. Les radios et télés des mondes entiers sont convoquées pour leur dernier chapitre. En quoi cela nous concerne-t-il ? Ont-ils plus de mérites que mon boulanger qui va fermer boutique ? Ont-ils plus de mérites que mon infirmière qui, depuis 40 ans, se lève à cinq heures du matin, chaque jour de la semaine, pour enchaîner toute la journée des prises de sang ? Ont-ils plus de mérites que mon voisin du premier, routier, qui conduit, charge et décharge toute la semaine, coincée le weekend sur les aires d’autoroutes parce qu’il n’a pas le droit de rouler ? Depuis le début des mondes, il y a toujours eu ceux qui servent et ceux qui ne servent à rien et ce sont ces derniers qui sont toujours honorés. Pourquoi l’homme reste-t-il toujours aussi indifférent à son emprisonnement et aux moqueries dont il est l’objet de la part de toutes ces femmes et de tous ces hommes qu’il met régulièrement au pouvoir, comme s’il ne comprenait pas que le pouvoir, ce ne peut être que lui ? Comment comprendre que l’homme n'a toujours pas compris qu’il dépend entièrement du lien qu’il a établi - ou pas - entre son conscient et son inconscient ? Comment peut-il être ignorant à ce point ? Quand tout sera fini, on pourra dire que l’homme aura passé ses vies sous la contrainte des Dieux et des Rois. Dommage tout de même !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire