vu à travers le tube • grand guignol…

France. Aujourd’hui. Dans la rue en plein jour. Il y a les poignardés, les frappés, les bousculés, les renversés, les violés, dix, vingt, trente fois par jour. Il y a les nouvelles, les potins, les mensonges vrais, les vérités fausses. Il y a même une majorité de journaux papiers, radios, télévisés, internet, qui se propagent plus vite que la calomnie, qui ont leurs pages « le vrais du faux » et leurs pages « le faux du vrai » dans lesquelles ils s’accusent mutuellement de menteurs, de récupérateurs, de suppôts des communistes, suppôts des cathos, suppôts des musulmans, suppôts de Rousseau, suppôt de Mélenchon, suppôt du Roi de France et maman épousée, suppôts des pédophiles Cohn-Bendit, Mitterrand (F), Lang (J), Il y a même des immeubles qui s’effondrent et les sous-marins qui s’évaporent comme dans les contes que me contaient les fées de mon enfance, qui étaient belles à croquer. Il y a même - aussi - les morts qui gouvernent les peuples morts alors que ni les uns ni les autres ne savent qu’ils sont nés morts. Personne ne peut vivre sans avoir cherché puis trouvé son miroir, sans s’y être regardé, sans s’y être reconnu, sans l’avoir traversé. Personne ne peut vivre sans être rentré dans l’intimité de Freud, le seul homme au monde qui ait compris que le sujet n’était pas là, mais là où il n'est pas. Morts éternels, vous ne pourrez mourir. Je me demande vraiment ce que vous allez bien pouvoir faire de cette éternité macabre et risible sur la scène du Grand Guignol, le théâtre de votre vie !