Il ne servait plus à rien. Il était rejeté de tous. Certains demandaient sa démission, d’autres son arrestation et incarcération pour foutage de gueule envers le peuple. Et voilà que sur le coup des vingt heures, hier, de 0,01% d’opinions favorables, il est passé à 101,12%, battant en cela Hanouna. La France entière – et bien au-delà – a salué sa bravoure, son courage, sa détermination, quand elle l’a vu, en direct sur les télés, endosser son armure étincelante, dresser son glaive affuté, celui de Siegfried, monter sur le cheval blanc d’Henri IV, et partir au grand galop à l’assaut de Moscou, la ville des peuplades sauvages qui se nourrissent de la chair humaine des touristes. Seul Napoléon avait osé le faire avant lui. L’enfant est entré dans la légende et très bientôt l’histoire de sa vie va paraitre en bandes dessinées chez Flammarion ou TDK. Et comme il a su, en quelques instants, entuber superbement le peuple abruti, ses jours ne sont plus comptés. Il va aller jusqu’au bout et je me demande – j’en suis même presque sûr – si ce bout aura une fin. On ne change pas un héros en plein milieu d’une guerre. Je ne l’ai pas écouté ni surtout, regardé. Mon médecin me l’a fortement déconseillé, parce que je suis macronophobe en phase 6, et que mes jours sont comptés, surtout que je suis plus vieux que le pape qui, lui, va bientôt rejoindre l’autre monde, ce qui n’est pas sans rapport avec le cheval blanc parfaitement visible, hier soir, à la télé, avec sur sa croupe, l’enfant excité. Je me suis simplement renseigné. Et, avant d’aller chez mon Leclerc pour prendre mon café, non sans avoir salué ma voisine de palier, je vous rappelle ne pas oublier les paroles de l’enfant au psychisme inachevé : « Nous sommes en guerre ! Nous sommes en guerre ! Nous sommes en guerre ! » Pas lui, ni son cheval, ni son épée. Il est trop bien dans les oripeaux de l’Élysée où il peut gloser avec maman, celle qu’il a épousée.
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