Hier soir, ma télé était infectée de morpions dont certains vont se transformer en virus. Quatre débatteurs ont débattu, rebattu, abattu, je veux dire débité des flots de mots en non-lien, des mots rebattus et abattus déjà entendus en boucle depuis Clovis et même sans doute avant. Quoi de plus semblable que deux morpions ? Ils étaient quatre : Mélenchon, Pécresse, Zemmour, Darmanin. Ils auraient pu être cinq, quinze ou trente-cinq. Le propos n’a toujours pas changé : chacun d’entre eux est le meilleur et chacun d’entre eux veut votre bonheur et est prêt à sacrifier sa vie pour que vous soyez le plus beau, le plus fort, le plus jeune, le plus riche, le plus tout ce que vous voulez. Ne jamais oublier la triste histoire de Faust qui a cru les mots de Méphisto. Triste pays où l’on croit encore au Père Noël. Il y en a même qui croient encore en Dieu. J’ai zappé quelques dizaines de minutes entre les deux programmes puis je suis allé très vite sur Mezzo Live ou j’ai vu et entendu le London Symphony Orchestre et Rattle puis la lumineuse Yuja Wang. Il y a tout un monde entre ceux-ci et ceux-là. Il y a les vivants et il y a les morts.