Mais comment puis-je me tromper à ce point ? Moi
qui croyais qu’en ce vendredi 18 février de l’année 2024, après l’avènement du
magicien mort cloué sur une croix pour racheter tous nos vilains péchés et nos
vilaines pensées, que le problème de la France était la misère de ses chefs
encore plus misérable que la misère de son peuple scandaleusement anémié, l’attaque
contre la liberté de la presse, les fins de mois des contrôleurs SNCF, la mort
annoncée des paysans de toutes espèces, l’islamisation du pays en route pour
la charia, les gros rats dans les rues
de Paris, la montée fracassante des égorgeurs dans les centres-villes, la
mutation des hommes en violeurs de toutes les femmes de tous âges, la dangereuse
succession du Roi Macron en une dictature à la Kim Jong-un de Mélenchiien ou l’une
ou l’un de ses chiottes ou chiots, la généralisation de l’ignorance, et
surtout, le retour de l’humain à la condition animale, je m’aperçois qu’il n’en
est rien. Le malheur, le plus grand malheur qui puisse arriver à la France,
malheur irréparable dont la nouvelle est tombée dans la nuit du 15 au 16 sur
les ondes radios et dans les écrans télés : Mbappé, le grand, l’immense, l’énorme
figurine des supers marchés, le héros de la frappe du ballon, le gourou des
foules abruties, quitte le PSG, où durant des années, il s’est posté en embuscade
devant une cage, a attendu patiemment qu’un subalterne pose le ballon devant
son pied et a tapé, tapé si fort que le ballon est entré dans la cage. Un vrai
héros. Dans un autre monde et dans une autre époque, j’ai connu des héros, des
vrais, des pensées dont j’ai tenté de suivre les valeurs. Puis-je citer, Ozawa,
qui vient de mourir ; Abbado, qui est mort ; Hitchcock qui a réinventé
le cinéma ; Godard, qui l’a déconstruit pour le reconstruire différemment ;
Molière, qui a beaucoup observé la femme – ridicule ou savante - ; Modigliani,
qui a déformé les corps ; le Marquis de Sade, qui a couché sur le papier
le psychisme des hommes ; Dumas, qui a conté les aventures mouvementées d’Edmond
Dantès ; Freud, qui a analysé les rouages de la machine humaine et les a
synthétisés dans sa thérapie psychanalytique. Et quand je constate qu’un
bonhomme sans importance qui tape dans un ballon est le modèle du monde, je ne peux
croire que je vis dans ce même monde. Et je ne puis m’empêcher de me poser la
question qui me hante depuis que la femme coupable m’a expulsé de son ventre :
suis-je ou ne suis-je pas ? J’ai peut-être enfin ma réponse : je ne
suis qu’un songe qui s’estompe chaque jour en tombant dans le noir du fond de
mon puits au fond de mon jardin. C’est tout pour aujourd’hui.