Les reportages permanents,
les successions de débats (sur quoi ?), les commentaires incessants sur
les chaînes de l’information continue concernant l’épopée hitchcockienne et
lynchienne de la mort du petit Émile, ne sont pas de l’information. Juste à côté
du voyeurisme, il ne s’agit que de politique, de détournement de notre jugement,
de diversion, d’aveuglement pour éviter de voir, de nos propres yeux, le
massacre annoncé. L’État, le Roi, les ministres, les députés, les sénateurs,
les élus, les curieux, les pervers, TOUS COUPABLES. Voudrait-on me de faire
pleurer, m’apitoyer, m’imposer de la compassion ? Non, je ne marche pas.
Les guerres se multiplient. Les sectes-religions re-prennent le pouvoir. L’ignorance
étend son ombre moribonde sur le monde. L’homme, resté au stade de crétin depuis
l’homme des cavernes, descend sans cesse dans l’immonde et toujours plus bas.
On dépense des milliards pour fabriquer les armes qu’on offre à nos voisins
pour qu’ils nous exterminent, des milliards pour l’intelligence artificielle, terrible
aveu de l’échec de l’intelligence naturelle, on s’écharpe pour des faits sans
sujets, on se noie dans les flots de paroles des enculés qui veulent nous
assouvir, on ne voit que ce que notre nez veut bien nous montrer, on confond la
réalité avec les images qu’on a fait entrer de force dans notre cerveau, on ne
sait toujours pas si nous sommes nous ou l’autre et mieux, si nous sommes
vraiment, et on voudrait attirer le monde dans le gouffre insondable d’un
enfant disparu pour toujours et pour lequel on ne peut rien faire. Aller à l’essentiel.
Tenter de comprendre pourquoi la femme coupable nous éjecte sur cette terre où
le seul chemin nous mène à la mort sans que nous ayons réussi à voir qu’il n’est
qu’illusion, que les autres ne sont pas, et que notre vie n’aura été qu’un
tourbillon de vides. C’est la femme à la bûche qui a dit ce que lui a dit sa bûche :
« Laura est l’unique ! »