Aujourd’hui, on fête l’armistice d’une guerre dont 90% des français ignore l’existence. Et c’est pour qu’ils aient le temps de se plonger dans leur livre d’histoires que des fonctionnaires zélés ont décidé que le 11 novembre serait férié toutes les années, jusqu’en 4018. Pourquoi n’ont-ils pas fait de même pour toutes les victoires et défaites de Vercingétorix, Charlemagne, François 1e et Napoléon ? Il manquerait ainsi de nombreux jours à l’année pour prolonger les vacances et se faire bronzer dans les stations et se prendre pour des poissons dans les mares à requins. Mon grand-père était poilu. Il a vécu des mois dans les tranchées, à Verdun, avec son fusil à baïonnette et sa clarinette dont il jouait entre les obus. Il eut la chance d’en prendre un dans le pied et d’être rapatrié. Plus tard, alors que j’avais 5 ans et qu’il était 1e clarinette à l’Harmonie de la Tour-du-Pin, il a décidé que je serai musicien et m'a collé un cornet à pistons dans les mains. Et c’est pour cela qu’aujourd’hui, je suis ce que je suis. Et cette année encore, toutes les télés vont nous montrer, en gros plan, le minois figé de l’enfant qui sert de roi, fixer de ses yeux révulsés la flamme que dégage un mort inconnu depuis bientôt cent ans. C’est une vraie poilade cette fête des poilus qui fait l’affaire des restaurateurs et des sociétés d’autoroutes. Ce n’est pas si grave puisque les français ont les moyens.
Et j’en reviens à l’enfant qui, hier, a fait annoncer par ses multiples fonctionnaires qu’il serait présent au match France-Israël, lui qui a crié haut et fort qu’Israël devait être désarmé et se coucher devant les terroristes. Il est gonflé le marmot. Il est surtout déséquilibré, lui qui est incapable d’avoir un avis constant et qui au lieu de s’unir à une jolie donzelle qui lui aurait fabriqué pleins de petits enfants tout mignons et tout chiants, a épousé maman.