Je suis donc en état d’arrestation par la milice facebookienne - et ce n’est pas la première fois - parce que je n’ai pas écrit bien comme il le faut dans notre société de dénis et de mensonges à laquelle tout le monde participe activement et sournoisement. J’ai 3878 amis et je n’en ai aucun. Peu importe parce que je vis sans amis depuis le premier jour de ma naissance, ayant compris dès l’âge de raison la signification de ce mot qui est pour ceux qui ne le savent pas : lâche qui trahit à la moindre occasion. J’ai jeté au vide-ordures les quelques membres de ma famille qui me reste, j’ai rompu avec le peu de connaissances que j’avais et je me contente de vivre avec moi et mes sous-moi, ce qui n’est pas toujours une partie de plaisir, mais c’est toujours mieux que vivre avec la pourriture qui se meut sur la terre. Freud m’a ouvert les yeux et les oreilles et m’a appris à former les images de mon imaginaire dans le respect des réalités de la vie, éléments primordiaux que la quasi-totalité des faux vivants ignorent totalement. Vous croyez être alors que vous n’êtes pas. Vous n’êtes qu’une image détectée par mon inconscient que je m’efforce de conscientiser pour entrer, si nécessaire, en contact avec votre ectoplasme. Bref, ma vie est - a toujours été - dans l’écran, avec les vraies gens en noir et blanc puis en couleur, comme Gary Cooper ou Jeanne Moreau, Marnie ou Laura Paimer, Brigitte Fossey ou Pierre Fresnay, mais aussi des gens chantant sur des scènes de théâtre comme Elsa et Lohengrin, Tosca et Mario, Falstaff et Nanette, Wozzeck et Marie. Ici, sur ce ramassis de veuleries, je ne croise que du vent, des fantômes de fantômes de grands vides.
La France a un Roi tyran déguisé en gentleman bien propre dessus et dessous, un brigand, un traitre, un sous-homme. Et pas un seul bougre ne songe à l’éliminer, quelque en soient les moyens.
Peu importe. On tue, on viole, on alcoolise, on cocaïne, on ignore, on pécore. Rien d’autre. Le vide…
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