Encore un changement d’année ! Le quatre-vingtième pour moi. Sans doute le dernier. Tradition oblige, on s’impose le bilan en le tronquant pour éviter les désagréments. Pendant ces longues années, je n’ai pas vu de changement à part des peccadilles comme le téléphone à manivelle avec opératrice qui est passé au smartphone tactile, ou les vaches dans les prés qui ne sont plus visibles parce qu’elles pètent comme les humains et aussi parce qu’il n’y a plus de prés, ou encore la galette 78 tours, où passaient tous les messages, qui ont cheminé, étape par étape, pour aboutir au numérique ou ne passe que ce que veut bien l’ingénieur du son, soit rien. Il y avait aussi le poste où l’on entendait la voix de Jean Nohain (Jaboune) et de la délicieuse Mireille, remplacé aujourd’hui par l’écran ou sévit dangereusement Lemoine (Anne-Elisabeth), la bêtise incarnée. Bref, je n’ai pas vu de changement alors que le monde a changé. Du cercle tracé scrupuleusement au compas, il est passé au gribouillis universel qui gribouille les pensées et met l’homme à terre. Si je ne l’ai pas vu, c’est que je n’ai pas voulu voir et que je réalise, aujourd’hui, que je vis dans un monde qui m’est totalement étranger où l’invasion des barbares, les guerres de religions et les pouvoirs totalitaires continuent paisiblement leur petit bonhomme de chemin.
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