Je suis de retour de Lucerne, l’autre monde, celui qui n’est pas illusion, celui qui n’est pas construit sur les remous des égouts, celui où les mots ont un sens, celui où les ressentis sont sans défaillance, celui où le chat est appelé chat, celui où l’esprit universel transcende les plus farouches individualités, celui où la valeur vaut, celui où la beauté est éclatante sans jamais trahir la réalité, bien au contraire, celui qui la sublime de la clarté de sa hauteur au plus sombre de sa profondeur, celui où les noms de Macron, Mélenchon, Mbappé, Cohen, Katerine ou Godrèche, croupissent au fond des poubelles et n’oseraient pas sortir le bout de leur nez. J’ai vu le grand, l’immense Sir Simon Rattle, donner une version épurée, ciselée et fondamentale de la 6e symphonie de Gustav Mahler, à la tête des incroyables et fabuleux musiciens du Symphonieorchester Des Bayerischen Rundfunks. J’ai entendu la beauté d’un tableau de Cézanne ou de Modigliani, d’un poème de Beaudelaire ou d’Hugo, j’ai vu et entendu ce qui me manquait encore. De retour dans le monde sale des petits enfants pervers et ignorants, comment pourrais-je ne pas me poser les vraies questions ? « La femme à la bûche, près de la cheminée, égrène les identités des codes… »
la femme à la bûche
près de la cheminée
égrène les identités
des codes qui trébuchent
les mots sont usurpés
par ceux qui les prononcent
au travers des meutes de ronces
pour choir dans les fossés
les mensonges boutés par la vague
engloutissent les pensées
qui hors des vérités
périssent par la dague
nous sommes et ne sommes pas
traversons sans bouger
si nous savons discerner
ce qui est et ce qui n’est pas
haG
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