J’ai vu, hier dans l’écran, un homme que j’ai entendu dire que désormais l’homme avait chuté d’un échelon et qu’il n’était plus celui que l’intelligence plaçait au-dessus de la pomme, du serpent et de la plante verte. L’Intelligence Artificielle l’a relégué au second rang et c’est sous ses ordres que désormais il devra faire et ceux qui ne feront pas seront bannis de la société. L’homme de l’écran a dit aussi que pour maitriser pleinement l’Intelligence Artificielle il fallait se remplir constamment des écrits des grands auteurs, des notes des grands compositeurs, des images des grands cinéastes, des formules des grands mathématiciens, afin de se donner la capacité d’aligner sans erreurs les mots jutes qui constituent la question posée, car une simple virgule mal placée peut changer radicalement le sens et l’esprit de la réponse. Pour utiliser intelligemment l’Intelligence intelligente, il faut être soi-même un intelligent intelligent, bourré à raz-bord de connaissances universelles. Bof ! Moi, je m’en sers pour connaître l’heure d’ouverture de la cafétéria de mon Leclerc et pour savoir si je suis toujours en vie. J’écris toujours ma musique avec mon crayon à mine et ma gomme, puis, quand je suis sûr de mes modulations et de mes changements de mesures, je recopie le tout avec mon stylo à plume, la plume d’oie et la bouteille d’encre ayant déserté les rayons des supermarchés. Le nouveau monde est arrivé et je ne suis pas sûr qu’il soit dans la lignée des espérances de tout à chacun. Rien ne remplacera jamais le face à face avec Freud pour discerner l’unique question : « Qui sommes-nous et pourquoi sommes-nous ? » Freud a donné la réponse que l’homme ne cesse de rejeter. Il se condamne lui-même et il ne le sait même pas.

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