Pénélope crie vengeance sur les cadavres
fécondant les morts nouveaux qui s’additionnent, se divisent, se complètent, s’annulent,
se contredisent pour saisir le ciel, vider l’océan, percer le visible. Marguerite
et Asphodès pavent les enfers.
Estrosi, l’imbuvable maire de Nice, est venu ce matin - et en direct - sur
Inter pour ne dire qu’éloges et satisfactions en direction du gouvernement de
Sa Majesté le Roi de France. Les godillots de la monarchie française l’ont
écouté et mis en place ses idées qui consistent à ne pas re-confiner - pour l’instant
- mais à imposer un couvre-feu dès 18 heures, dès ce samedi, dans les lieux où Corne
à Virus prend ses aises et égorgent des milliers de gens toutes les heures.
Estrosi et la macronnerie ne font qu’un. Leur lune de miel est éternelle. Je ne
sais plus qui m’a dit que le Monarque de la France commençait à composer le
gouvernement de sa réélection et qu’il est en manque de Premier Ministre.
Estrosi l’a très bien compris et il avance ses pions. Entre faux-culs, il
devrait faire l’affaire.
L’armée française au grand complet va déployer ses bombes, ses chars, ses
mitraillettes et ses képis dans la France entière, le soir du réveillon, pour
traquer tous les petits nez qui oseront franchir une porte
ou faire un bisou aux chats perdus dans les gouttières. La France sera en
guerre impitoyable, brutale et sauvage contre les français qui ne seront pas
sages. Irrésistible de conneries, de bêtises et de perversités. Mort à la femme
coupable qui m’a éjecté violemment sur cette terre d’immondices rampants.
Trois soldats français sont morts au Mali et les hommages fusent à tous les
coins de rue comme si ce n’était pas le propre du soldat de mourir au combat et
pas en héros parce qu’il n’a fait que son travail. Ces trois hommes ont choisi
librement d’être soldats et de combattre avec le risque de mourir pour le Roi
de leur pays. Aujourd’hui, on voit des héros de partout alors que moi je n’en
vois qu’un : Sigmund Freud, celui qui a décelé l’ignorance de l’homme et
qui a élaboré une manière de penser pour l’en sortir.
La vie des français tient à un fil, un conseil de défense - comme à la
guerre de 14/18 - qui tient lieu de lois et de vérités. Composés d’ignorants et
cautionné par le Roi, le conseil se réuni fréquemment pour décérébrer le peuple
mort-vivant et l’amener tout doucement à l’obéissance absolue. Heureusement, la
mort ne reste plus que le seul recours à ceux qui - comme moi - savent que la
vie ne peut être que liberté, liberté absolue et sans contrepartie.
Corinne dort au
bord de la rivière qui prend sa source au début de cette phrase. Elle émane des
reflets inconsolables qui pleurent toutes les larmes du pêcheur à casquette, un
grand benêt entouré d'enfants qui met des mots dans leurs bouches comme on met
de la terre dans les pots.
Il y a 52 ans aujourd’hui, je
me suis marié avec une corse violente, perverse, jalouse et terrifiante. 18 ans
après ce malheur sans nom j’ai fui et divorcé. Depuis 34 ans je suis redevenu l’homme
libre que j’avais toujours été et aujourd’hui, cette lamentable et éprouvante
aventure n’est plus qu’une bribe d’un souvenir périssant chaque jour un peu
plus. Je suis de plus en plus certain que cette période n’a jamais existé et
que cette femme pourrie et moisie n’a jamais été, ni les deux enfants qu’elle a
malencontreusement pondus suite à un probable et lamentable accident. Si je me
penche sur mon passé, je ne vois que mon enfance libre et heureuse, mes études au
conservatoire de Lyon avec en parallèle mon poste dans la fosse de l’opéra et
les nombreuses actions enrichissantes que ma profession m’a permis d’explorer.
De ce mariage si lointain, je ne retiens que ma culpabilité : avoir
attendu 18 ans avant de divorcer ou d’avoir assassiné la femme castratrice.
Heureusement, sur mon long - trop long - chemin de vie, j’ai rencontré Freud.
Je l’ai suivi de longues années et j’ai compris tout ce que l’homme contient en
mensonges et en erreurs. Il en est si rempli que je ne vois pas comment il
pourrait faire évoluer une société et inventer la démocratie. Je le dis, l’écris
et le proclame vigoureusement même si cela n’intéresse personne : seul Freud
peut sauver l’humanité en montrant à l’ignorant le point sensible, celui qui a
le pouvoir de tout changer, de voir au travers des choses et d’admettre que
vivre, c’est rencontrer son autre et interférer en permanence. L’autre côté du
miroir. Rien d’autre.
Mauricette a été sacrée, à 78 ans, la première femme
de France, l’héroïne des héros de tous les temps passés et avenirs, la Jeanne d’Arc
du XXIe siècle, la Brunehilde de la mythologie wagnérienne, la Laura Palmer de
la pensée psychanalytique freudienne sublimée par Lynch, celle à qui le Roi de France
va - très prochainement - épingler la Légion d’Honneur et faire transporter le
corps sans vie - quand il sera mort - au Panthéon, lieu mythique où sont
collectionnés ce qu’on appelle les grands esprits qui ne sont grands que par la
vision que nous voulons bien leur accorder. Mauricette a été la première femme
- en France - a être piquée ce qui lui a valu la présence intempestive de
toutes les radios et de toutes les télés du monde entier et de tous les autres
mondes cachés au-delà des trous noirs qui vont nous aspirer. Moi, quand j’étais
petit, j’ai été piqué mille fois par les guêpes de mon jardin. Je n’ai vu ni
micro, ni caméra
Genoveva Galvez (harpsichord, Clavichord) Luys Venegas de Henestrosa, Libro
de Cifra Nueva, History of Spanish Music, Volume XVII. Recorded by Hispavox and
released 1973 by The Musical Heritage Society Inc. MHS 3315
Luis
Venegas de Henestrosa: De la Virgen que pario
Qui va couper la langue de Véran ?
Qui va faire taire ce bavard intarissable qui n’a que des clous rouillés pour
arme, clous qu’il enfonce chaque jour et à toutes heures dans les chairs vives
des français morts-vivants ? Il n’exclut pas un troisième confinement ce qui
signifie que le retour en prison est déjà acté par le Roi de France qui s’emploie
à traficoter les épreuves du bac en raison d’un virus qui mute et qui deviendrait
de plus en plus dangereux. Ce virus aura eu raison de toutes les raisons. Les
pensées sont fissurées, décérébrées, désossées, cassées et gisantes dans leur sang
noir et gluant. La mort est à l’œuvre et nous assistons au triomphe de
l’inintelligence, de l’absurdité, le l’inconstance et de l’ignorance de l’homme,
seul animal sur terre qui aura marché volontairement à reculons depuis l’aube
des temps. Et pourtant, il y a quelques décennies, un homme voyant et discernant
a passé sa vie à élaborer une manière différente de concevoir la complexité du
circuit électrique de la pensée de l’homme et à étudier son rapport intime avec
son double, phénomène du rapport conscient-inconscient qui sont deux éléments
bien distants et bien différents et pourtant étroitement liés, deux en un. Alors
que quelques-uns de ses disciples appliquent encore ses théories avec un succès
indéniable, cet homme - Sigmund Freud - est rejeté de toutes parts, par bêtise
et par peur. Aujourd’hui, le père de la psychanalyse est le seul recours à la
destruction du monde. Pour guérir la société, il faut commencer par rendre à l’homme
toutes ses facultés, car c’est bien l’homme qui doit la composer et non ces enfants
et adolescents attardés qui l’envoie directement et violemment dans le mur.