Adolphine, laisse ce que tu tiens dans
le noir dont la peinture s’écaille si je m’avance sur le sol qui se dérobe en hologramme
avec en pixels, une lame striée.
Dernière nouvelle et pas très bonne : l’Edith Piaf des mauvais jours -
même si ses bons jours sont rares - représentera la France à l’Eurovision. Le
vrai drame, c’est que la France persiste à envoyer des candidats qui n’ont
aucune chance de l’emporter et la vraie vérité est que ce misérable et
pitoyable concours continue de perturber les ondes de la télé.
Va-t-on enfin réhabiliter Freud et sa thérapie psychanalytique ?
psychologies.com à propos de la série « En thérapie » : « C’est
le rendez-vous télé incontournable de ce début d’année. En adaptant
l’inoubliable série américaine In Treatment avec un casting français
impeccable, Arte fait un beau pari : démocratiser la pratique, et la théorie
freudienne, grâce au savoir-faire d’Éric Toledano et Olivier Nakache. Disons-le
tout de go : le pari du duo Nakache-Toledano est réussi. Sans racoler, sans
dévoyer, « En thérapie », diffusée le jeudi soir à partir du 4
février, à raison de cinq épisodes à la suite, a ce beau mérite de rappeler que
la psychanalyse, quoi que l’on en dise, n’a toujours pas pris une ride. Au
contraire, on y montre, avec justesse, que la science de l’inconscient ne
cesse de se (ré)inventer, et qu’elle s’adresse, en 2021, à l’heure où l’horizon
semble aussi bouché que nous sommes masqués, à quiconque désire non seulement vivre,
mais surtout exister. »
Blandine
rappelle branlette. Elle aimait bien ça. Jehan et Terrine aussi. Cette histoire
rappelle la minette qui enjambait la voie ferrée et qu’on appelait « la
Passerelle » branlée sur les trains plus aux toilettes où deux-trois fois on
s'est même astiqué en avant, en arrière. On se dépucelait même par temps de
pluie.
Ce n’est que par la magie d’une prise électrique murale que l’écran
télé s’allume et montre des personnages manufacturés et totalement hors de
notre monde. Ils bougent et émettent des sons mais restent infailliblement
enfermés dans la boite. On ne peut les toucher. On ne peut leur parler. On ne
peut les inviter à entrer dans notre cuisine ou dans notre salon, à s’assoir dans
un fauteuil ou sur notre canapé. Ils ne sont pas et pourtant ils sont. Ils sont
morts et pourtant vivants, vivants dans le monde des morts. Et nous, nous
faisons comme si. Tout ce ramassis de non-personnages est notre principale
préoccupation et nous les laissons entrer dans notre vie et décider à notre
place. Hier encore, un mirage à lunettes et à l’accent bizarre à surgi dans l’écran
pour nous donner des ordres. Nous vivons au rythme des incursions de non-pensées
dans notre vie intime et nous ne percevons pas les dangers de cette aberration.
Heureusement, il suffit de débrancher la prise électrique murale et la boite,
impuissante, est privée de son écran. Nous reprenons alors notre autonomie si,
évidemment, nous sommes bien sûrs que nous avons la capacité à être autonome.
Justine se
rapproche du portillon, sort le ticket de son sac et devant la poussée de
son ventre écarte vivement pour libérer l'accès. C'était gagné d'avance. Elle l'avait
déjà réussi avant-hier. La poubelle du couloir gémit sous le poids des corps
mutilés.
Dans ma nouvelle putain de
vie, je me pose la question : « Dois-je prendre mon mal en
patience - moi qui ai 77 ans - et entrer dans le club surpeuplé des gens biens
gentils et bien obéissants qui survivent alors qu’ils sont morts où dois-je
utiliser mes dernières forces pour endosser le spectre de Wotan et terrasser
tout ce monde d’esclaves pétrifiés devant les lois liberticides qu’ils
ingurgitent sans se poser la moindre question et clouer au pilori tous les gens
de pouvoir qui auront au fil des siècles détruit toutes les vies par leurs mots
et leurs actes tirés des fosses à purin ? » Voilà donc la question
qui doit trouver sa réponse. C’’est sa fonction.
Selon le dernier sondage
HIPOP - 14 136 876 personnes interrogées - le mot LiBERTE est le mot le moins
employé dans les discours et conversations : 1 fois toutes les 6444
heures. Aussi, l’Académie Française songe à le supprimer de son dictionnaire.
C’est loin d’être fait. Elle en est encore à la lettre A. Plus précisément
AAA.
Sans surprise, Sandrine serait-elle
de toutes les mémoires, teintes vives et demi-tons, lame après lame, comme la
part lunaire du jour sur une crête ? Dans son recul son œil englobe son
long monologue comme un grand calme qui contient la tempête attachée au
chagrin. Je l’ai arrachée de fureur et d’élan, mordre, mordue, les mains
jusqu’au sang.