Crever les yeux des rectangles lumineux, pousse l'étrangeté raffinée sur tes rêves, sur tes lèvres.
PS : ma dernière grippe remonte à une soixantaine d’années. Ce jour-là, à midi, j’ai pris une boite d’aspirine et bu trois bouteilles de Beaujolais nouveau. J’étais à mon travail le lendemain matin, en superforme
Ce qui me plait dans ce que j’écris tous les matins, c’est que ce n’est pas lu et que ça ne sert à rien. Rédiger mon tube ou mon puits avant d’aller chez mon Leclerc prendre mon café, non sans avoir salué ma voisine de palier, c’est mon bain de jouvence, c’est mon plaisir solitaire. Et je ne cesse de m’en féliciter. Je vais mourir très bientôt et mon éditrice m’a promis qu’elle réunirait mes milliers de tubes et de puits pour en faire un livre somptueux avec des gravures de Modigliani et un CD, en prime, de la sublime mort d’Isolde, la femme qui haïssait Tristan.
Pour la première fois depuis des lustres, le président de la République italienne et la présidente du Conseil bouderont l’ouverture officielle de la saison de la Scala de Milan parce que Netrebko – une soprano russe – chantera Elisabeth de Valois dans la version tronquée de Don Carlo – un clone raté de Don Carlos – du grand, de l’immense Giuseppe Verdi. La présence de la dame en question, une amie de Poutine à qui elle doit tout, sauf la voix, leur interdit de parader dans la loge des monarques. Je me demande ce qu’en aurait pensé Verdi, cet illustre compositeur et aussi un homme politique qui était féru de liberté.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Camille_Maurane
Autres anniversaires du 29 novembre…
Le monde entier s’apitoie sur les otages de l'Hamas. Avant de chouiner dans les télés, les pleurnichards feraient mieux de se poser la question de savoir pourquoi on en est arrivé à cette situation barbare. On en est arrivé à cette situation barbare parce que l’homme est un barbare qui n’a jamais su ou jamais voulu maitriser son psychisme fracassé par son inconscient. C’est tout et c’est d’une simplicité confondante. Quand on ne parlera plus de cet épisode du roman, un autre épisode surgira et sera encore plus barbare et cela continuera en empirant jusqu’à la fin des temps qu’il faut espérer imminente. Mais pourquoi se voile-t-on sans cesse la face ? Mais pourquoi n’ouvrons-nous jamais les yeux ? L’homme – le mot « homme » comprend largement le mot « femme », - est méchant, veule, ignorant, sale, puant. C’est à sa condition qu’il faut s’attaquer, en l’analysant. Freud a donné la piste. Il ne tient qu’à lui de la suivre. Dans cette lignée, savez-vous que la psychopathe Monique Oliver, ex-épouse du psychopathe tueur en série Michel Fourniret, décédé, comparait ce matin devant une cour d’assise pour complicité avec son ex-époux. Si l’homme n’était pas un immonde taré, cette pauvre malade serait, ce matin, bien au chaud, parmi ses semblables, dans un centre psychiatrique, en train de compter les mouches ou de s’échapper dans ses rêves insensés. Là est sa place et pas devant le tribunal de l’Inquisition.
À la radio et à la télé, les conversations de salon bien polies ou bien assassines, appelées « débats », sont affligeantes et surréalistes. Le monde des chroniqueurs, essayistes, commentateurs et journalistes, éventuellement, vient, tour à tour et en même temps, mettre son grain de sel dans un discours primaire, pétri d’informations toutes faites, convenues, hors-sujet, parce que ces pitoyables analystes ne voient que l’image qui cache l’image, que l’arbre qui cache la forêt, que le doigt qui montre la lune, que l’illusion qui cache le réel. Les problèmes ne sont pas ceux que l’on désigne, ceux que l’on met sur le compte de... Les problèmes sont en chacun de nous, bien cachés dans notre inconscient. Et comme nous voulons toujours ignorer les vérités – fuite dramatique en avant – nous feignons l’existence et la supériorité de notre inconscient. Ce n’est pas Mélenchien, l’enfant Roi de France, Kim Jong-un, Panot-Rousseau, qu’il faut fustiger, mais notre circuit qui relie notre conscient à notre inconscient que nous sommes incapables de maîtriser. Nous sommes esclaves et ravagés par ce dernier et nous n’osons pas nous imposer. Il nous humilie et nous subissons sans broncher. Sade aurait aimé. Notre psychisme est resté, depuis notre avenue sur terre, à l’état primaire, sauvage et destructeur. Et c’est sur ce point fondateur qu’il faut se pencher. Tant que chacun d’entre nous n’aura pas poussé la porte du cabinet de Freud pour y chercher son miroir, pour le trouver, pour s’y regarder, pour s’y reconnaitre et pour le traverser, rien ne changera. L’homme restera cet enfant pourri, désagréable et puant. Désolé !
Guerres de partout. Guerres des idées, guerres des territoires, guerres des religions, guerres des opinions, guerres entre communautés, guerres sociales, guerres des générations, guerres des sexes, guerres dans les familles, guerres dans les cours de récréation, guerres de rues, guerres de bistrots. Bref, guerres des boutons avec sang mêlé. Guerres des boutons avec violences, viols, tortures, assassinats. La guerre emplit la vie de l’homme parce que l’homme n’est pas homme. Il est rare qu’il dépasse le stade de l’enfance. Toute sa vie, et pour éviter d’accéder au stade adulte, il restera obsédé par le ventre de la femme – sa propre éjection, la pénétration, la chaleur, l’insouciance, la protection – et ne souhaitera que le retour à la maison, comme Laura ou Villanelle, modèle de la transition. C’est pourquoi, à ce stade, il est temps de consulter Freud. Il est temps de pénétrer son cabinet pour y chercher son miroir, le trouver, s’y regarder, s’y reconnaître et le traverser. Jamais un politique ou un militaire n’a réussi à résoudre les problèmes du genre humain. Il ne peut parce qu’il participe à la descente dans le noir du trou du fond de mon puits au fond de mon jardin. L’homme est le premier destructeur de l’homme. Point de salut sans reconstruire son psychisme. « Le Clavier bien tempéré » et « L’Art de la fugue » de Jean-Sébastien Bach sont la fondamentale rejetée. Perdu dans les mouvances hors-sols, l’homme a coupé les liens avec sa propre nature. Il n’est plus qu’un pantin désarticulé sans son manipulateur, lui qui ne cesse d’être et de se manipuler. Bach et Freud. Rien d’autre !