Les presses de tous bords n’informent plus – ont-elles déjà informé ? -, elles amusent les galeries de spectateurs avachis au fond de leur fauteuil pour se distraire avec un mauvais théâtre qui jouent des mauvaises pièces avec des mauvais acteurs. À l’affiche en ce moment, « Marine au bord de la falaise » où l’on se chamaille sur le contenu d’une démocratie toujours pas inventée ; « Qui a tué Émile ? » où les innombrables Columbo scrutent le congélateur, la remorque à chevaux, la famille catho intégriste, les dix-sept suspects, le curé suicidé ; « Hanouna, le retour » où les peu glorieuses vedettes de M6, Etchebest et Le Marchand s’agacent de l’arrivée du saltimbanque dans leur famille, alors que le petit malin pourrait bien débarqué au 20 heures de France 2 – en effaçant Lapix – ou, mieux, sur Mezzo Live au milieu du Philharmonique de Berlin, en alternance avec Karajan ou Abbado, lui qui sait admirablement tâter de la cornemuse et manier de la baguette. Il y a aussi la pièce sans titre où des milliers de pauvres gens ont été engloutis dans les tremblements de la terre, dans cette Birmanie où le dictateur et ses sbires ont été épargnés. Où l’on est obligé d’observer et de dénoncer. Ce n’est pas sur l’Ukraine, pays lui aussi aux mains d’un dictateur, où le malheur est volontaire, qu’il faut porter son attention, mais bien là où des innocents se retrouvent nus dans la nature alors que déjà, ils ne possédaient rien. Je n’ai pas entendu Macron siffler la mobilisation générale pour combattre la misère. Comme le mot « démocratie », le mot « misère » est aussi le mot qu’il ignore. L’enfant à de terribles lacunes. Mais sa perversité a su convaincre une poignée de falots ignorants. C’est pourquoi il est là où il est, avec sa maman qui l’aide à caresser les corps.
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