Peu de gens dans la rue pour défendre l’État de droit. L’État de droit, c’est comme l’indépendance de la Justice, ça mérite une sérieuse révision. Mais, pire que les institutions, ce qui devrait être revu de fond en comble, c’est le fonctionnement de la pensée de l’abruti qu’est l’homme, en revisitant scrupuleusement le cordon qui lie son conscient à son inconscient, cordon qui n’est jamais arrivé à fonctionner, à jouer son rôle de modérateur, rôle indispensable à l’équilibre psychique de l’humain concerné. On est un monde de psychopathes, a dit très justement un célèbre psychanalyste, disciple inconditionnel de Sigmund Freud. La folie ambiante qui règle toutes nos horloges laisse les pantins au bout des ficelles, complètement indifférents. Leur indigne ignorance les empêche de réaliser que la ficelle est usée et que lorsqu’elle va casser, le bois vermoulu de leur corps va se briser. Ils seront morts sans savoir qu’ils auraient pu réaliser leurs rêves s’ils avaient su que vivre, c’est seulement remplir le vide du crâne qui lui sert de tête. Les pantins à ficelles n’auront connu que le vide intérieur à l’intérieur du vide de la galaxie. Les guerres incessantes, les violences politiques, les rivalités humaines, les injures entre sexes, les sexes déviés, les ruées sur les autoroutes, les vacances épuisantes, les trains en retard ou en grève, la femme coupable qui ne cesse de pondre la marmaille qui n’a rien demandé, l’illusion qui cache les vérités, l’adulte sans maturité, font de l’existence un gloubi-boulga ou l’individu nait mort-noyé. Il n’y a aucune existence dans cette existence et le monde n’est qu’un semblant d’ombres dans l’écran blanc du cinéma. Il est dommage que personne ne ressente le besoin de pousser la porte du cabinet de Freud pour y chercher son miroir, pour le trouver, pour s’y regarder, pour s’y reconnaitre et pour le traverser. Oui, il est dommage que l’homme préfère s’agiter dans sa propre merde plutôt que de tenter de rejoindre les grands espaces californiens ou ceux où les vaches paissent et rotent dans les prés, en regardant les trains, quand Sud-rail les laisse passer.