C’est dans le poste et dans l’écran que se diffusent nos comportements parce que ceux qui sont dedans s’imaginent savoir mieux que nous ce que nous sommes et ce que nous pensons. Depuis plus de huit jours, on nous rabâche que les français SONT les jeux du cirque, qu’ils mangent ensemble, qu’ils dorment ensemble, qu’ils travaillent ensemble, qu’ils copulent ensemble - le triomphe des trouples – et que les priver de ces amusements juvéniles les viderait de leur sang. Tous les français sont aux jeux et rien – vraiment rien - ne pourrait les sortir de leurs songes hallucinants. C’est pourquoi j’ai enfin la réponse à la question que je me pose depuis quatre-vingts ans. Je ne suis pas français et c’est un soulagement. Je ne le suis que sur le papier cul de l’État civil parce qu’une femme m’a expulsé violemment sur le sol de ce pays sans me demander mon avis. Je ne reconnais aucune valeur dans les jeux du cirque parce que les acteurs sont dans la confrontation qui se traduit par la remise d’une breloque sur laquelle il est écrit : « Je suis le plus fort ! » Qu’on m’explique ce que cela veut dire. Mes valeurs sont Freud et sa thérapie psychanalytique, Alfred Hitchcock et sa révolution cinématographique, Jean-Sébastien Bach et son Art de la Fugue, David Lynch et ses plongées dans l’inconscient dans le blanc de l’écran, Jean-Baptiste Poquelin dit Molière et le trouble fondamental de son théâtre, Wilhelm Furtwängler et la magie des sons de son orchestre. Quelques autres aussi. Le dépassement de la pensée est le propre de l’homme. Le dépassement des corps n’est que jeux de cirque sous chapiteaux, itinérants, éphémères, ignorants le point d’attache. La recherche de la fondamentale est la valeur universelle, loin de toutes ces balivernes qui embrouillent les esprits.